Sony et Microsoft se préparent à lancer leur console traditionnelle respective plus tard cette année : la PlayStation 5 du côté de Sony et la Xbox Series X pour la firme de Redmond. Nintendo de son côté affiche une croissance soutenue grâce aux bonnes ventes des diverses déclinaisons de sa console de jeu portable Nintendo Switch. À côté de ces acteurs historiques qui dominent l’industrie du jeu vidéo classique, de nouveaux challengeurs avec une vision axée sur le jeu dématérialisé ont commencé à se faire un nom dans les starting-blocks. Il s’agit notamment de Google avec sa plateforme Stadia, de la société NVIDIA qui vient de lancer sa plateforme concurrente GeForce Now et du géant Microsoft qui bénéficie d’un positionnement idéal avec son implication hybride à la fois dans le Hardware et sur le Cloud computing.
Il faut rappeler que Microsoft a réorienté ses efforts en matière de jeux pour un avenir qui va bien au-delà de la console Xbox (Sony essaye d’en faire autant, mais il semble moins bien armé que son concurrent sur ce tableau). Le gros effort du géant américain consiste maintenant à atteindre des milliards de joueurs dans le monde entier avec le Cloud Gaming. Google a lancé en grande pompe l’année dernière sa plateforme Stadia. En parallèle, Microsoft teste sa propre plateforme dédiée au jeu dématérialisé, baptisé xCloud, dont le lancement est prévu d’ici fin 2020.
C’est dans ce contexte que Phil Spencer, vice-président de la division Gaming chez Microsoft, a révélé que sa société considère les deux géants Amazon et Google comme ses principaux adversaires sur le marché du Cloud Gaming. Dans une interview récemment accordée au site Protocol, Phil Spencer a minimisé la capacité des deux ténors historiques de l’industrie du jeu vidéo classique, en l’occurrence Nintendo et Sony, à concevoir une infrastructure de Cloud Gaming qui pourrait inquiéter, voire même défier, Microsoft, Google ou Amazon sur ce marché en devenir.
« ;Quand vous parlez de Nintendo et de Sony, nous avons une tonne de respect pour eux, mais nous voyons Amazon et Google comme les principaux concurrents pour l’avenir ;», a déclaré Spencer à ce propos. « ;Ce n’est pas pour manquer de respect à Nintendo et à Sony, mais les sociétés de jeux traditionnelles sont quelque peu hors course. Je suppose qu’ils pourraient essayer de recréer Azur, mais nous avons investi des dizaines de milliards de dollars dans le Cloud au fil des ans ;».
L’approche d’Amazon en matière de jeux est peut-être la plus intrigante et aussi la plus opaque. En effet, la société de Jeff Bezos a déjà la main mise sur un ensemble d’entreprises liées au jeu, mais elle les gère séparément et ne semble pas pressée de les intégrer dans une stratégie commune. Parmi les atouts d’Amazon en matière de Cloud Gaming, le plus visible serait probablement Twitch, un puissant service de streaming qui s’est imposé ces dernières années comme l’un des plus importants vecteurs de la culture (et du marketing) mondiale des jeux. Plus de 140 millions de personnes utilisent Twitch chaque mois et les 15 millions de téléspectateurs qui regardent sur cette plateforme chaque jour y restent en moyenne 95 minutes chacun.
Amazon dispose en outre d’un autre atout plus puissant qui reste encore peu exploité dans l’univers du Cloud Gaming : Amazon Web Services (AWS), la plateforme du groupe en charge des services de Cloud computing à la demande pour les entreprises et les particuliers. Amazon conçoit aussi des jeux et ses premiers grands titres sortiront probablement au cours des prochains mois. Spencer avait déjà évoqué la menace que représentent Amazon et Google en tant que concurrents sur le marché du Cloud Gaming, mais pas en termes aussi clairs.
Spencer a déclaré que Microsoft était prêt à coopérer avec des concurrents comme Nintendo et Sony sur des initiatives telles que permettre aux joueurs de jouer les uns avec et contre les autres sur les systèmes des différentes sociétés. Pour justifier ces propos, il a expliqué : « ;Je ne veux pas être dans une guerre de formats avec ces types, alors qu’Amazon et Google se concentrent sur la façon de faire parvenir les jeux à 7 milliards de personnes dans le monde. En fin de compte, c’est le but ;».
De toute évidence, Microsoft se prépare déjà aux combats futurs qui auront lieu dans les centres de données pour le contrôle du marché des jeux dématérialisés (ou Cloud Gaming) et Redmond est prêt à s’associer à des concurrents qui pourraient éventuellement tirer parti de sa plateforme en charge des services de Cloud computing à la demande pour les entreprises et les particuliers (Azure) afin de sécuriser des parts de marché. Microsoft s’est d’ailleurs associé à Sony l’année dernière, et les deux sociétés semblent prêtes à travailler de concert pour mieux résister à la concurrence à l’avenir.
Et vous ?
Que pensez-vous des propos de Phil Spencer ?
La base de joueurs de Nintendo et Sony ne constituerait-elle pas plutôt un avantage pour ces deux sociétés si elles décidaient de se lancer dans le Cloud Gaming ?
Pensez-vous qu’Amazon, Google et Microsoft sont les acteurs les plus en vue de l’industrie du Cloud Gaming en ce moment (en connaissez-vous éventuellement d’autres) ? Pourquoi ?
La plateforme GeForce Now récemment lancée par NVIDIA ne devrait-elle pas inquiéter davantage Microsoft ?
Voir aussi
Sony et Microsoft mettent leur rivalité de côté et forment une alliance pour le cloud gaming pour faire face à la concurrence
Cloud computing : Microsoft réduit sérieusement l'écart avec Amazon en ce qui concerne l'adoption en entreprise, selon les résultats d'une enquête
Sony confirme l'arrivée de la PlayStation 5 en 2020 avec un CPU AMD Zen 2 embarquant 8 cœurs / 16 threads, ainsi que de nouvelles fonctionnalités qui pourraient intéresser les développeurs de jeux
Xbox Scarlett : Microsoft travaillerait sur 2 nouvelles consoles Xbox pour 2020 et l'une d'entre elles n'aura pas de lecteur de disque
Un cadre de Microsoft estime qu'Amazon et Google sont les principaux concurrents dont Redmond doit se méfier
à l'avenir sur le marché du Cloud Gaming
Un cadre de Microsoft estime qu'Amazon et Google sont les principaux concurrents dont Redmond doit se méfier
à l'avenir sur le marché du Cloud Gaming
Le , par Christian Olivier
Une erreur dans cette actualité ? Signalez-nous-la !