Contrairement aux attentes, l'Apple Vision Pro n'a pas trouvé preneur le jour de son lancement malgré la réputation de sa disponibilité limitée. Même si les estimations suggèrent qu'environ 60 000 à 80 000 unités étaient en stock le premier jour, l'événement a surpris de nombreux observateurs. Proposé en trois capacités, avec des prix allant de 3 500 $ pour le modèle de base de 256 Go à 3 899 $ pour le modèle de 1 To, l'appareil a connu une rupture de stock rapide pour la variante 256 Go, prolongée jusqu'en mars, mais les modèles 512 Go et 1 To n'ont pas suscité le même engouement initial. Par ailleurs, Apple Vision Pro n’a pas attiré les foules à San Francisco, où les employés d’Apple étaient plus nombreux que les clients.
Son prix exorbitant de 3499 dollars, soit trois fois le coût du casque le plus cher de la gamme d'appareils de réalité mixte et virtuelle de Meta, a provoqué la déception et le mécontentement de nombreux spectateurs. « Le prix affiché de 3 499 $ du Vision Pro empêchera son adoption, mais Apple ne cherche pas encore à gagner de l'argent avec ce produit », a déclaré Anisha Bhatia, analyste technologique senior chez GlobalData. « Le Vision Pro est la tentative d'Apple d'ouvrir la porte de la réalité étendue (XR) pour créer un marché adressable avec des itérations de Vision Pro dans les années à venir », a-t-elle déclaré.
« Equipé de la résolution d'un téléviseur de 75 pouces dans chaque globe oculaire, soit un total de 23 millions de pixels, l'Apple Vision Pro surpasse considérablement la norme des télévisions 4K classiques, qui avoisine les 8 millions de pixels. Les ingénieurs d'Apple n'ont pas simplement extrait un rectangle d'un écran 4K pour l'intégrer à l'Apple Vision Pro ; au contraire, ils ont réussi à comprimer deux fois plus de pixels dans l'espace restreint du globe oculaire. Malgré ces caractéristiques impressionnantes, offrant une netteté de 23 millions de pixels rendant impossible la distinction entre la réalité et une composition numérique », explique Nick Bilton de Vanity Fair. Cependant, l'auteur des best-sellers, notamment American Kingpin et Hatching Twitter, souligne qu'avec l'utilisation continue de l'Apple Vision Pro, un problème majeur est apparu.
« Ce problème ne concerne ni le poids, qui peut diminuer avec le temps, ni la taille, qui peut réduire à chaque itération, ni même la crainte d'une consommation solitaire accrue de contenu, étant donné que de nombreuses personnes regardent déjà la télévision seules. Même l'absence d'intégration d'applications par des géants de la technologie tels que Meta, Netflix, Spotify et Google n'est pas le véritable problème. Certains, comme Disney, ont déjà adopté l'appareil, rendant 150 films disponibles en 3D, y compris des blockbusters tels que Star Wars et Marvel. Le prix n'est pas non plus l'objet de la préoccupation, car si Apple le souhaite, la société pourrait subventionner le coût de l'Apple Vision Pro sans conséquences financières majeures.
Je fais référence à quelque chose pour lequel je ne vois pas de solution claire. Je visualise un futur où la dépendance à la réalité augmentée devient inévitable, où ces lunettes deviennent aussi irrésistibles qu'une drogue, suscitant le désir intense que nous avons actuellement pour nos iPhones, mais avec une appétence accrue pour la satisfaction procurée par cette résolution de réalité augmentée, induisant ainsi un changement significatif dans nos modes de vie », conclut Nick Bilton de Vanity Fair.
Vision en demi-teinte de la réalité augmentée au quotidien
Le blogueur politique Taegan Goddard estime que le Vision Pro « offre un aperçu de la manière dont nous pourrions utiliser les ordinateurs à l'avenir. Si vous êtes sceptique - et beaucoup le sont - vous devez l'essayer avant de tirer des conclusions. Il est difficile de l'expliquer sans l'avoir porté. Mais je peux vous assurer que c'est époustouflant. » Cependant, le chroniqueur Ian Bogost offre un récit plus nuancé et critique de son expérience avec l'Apple Vision Pro. Malgré les avantages ergonomiques pour le travail, il souligne des problèmes tels que la déconnexion entre la réalité virtuelle et la réalité quotidienne, des difficultés d'utilisation d'applications du quotidien, des problèmes de déphasage et des sensations de désorientation.
Dans un billet de blog, le chroniqueur Ian Bogost partage son expérience avec l'Apple Vision Pro. Bogost décrit son avatar numérique généré par l'appareil comme troublant. Le casque offre une résolution supérieure et des fonctionnalités AR, mais Bogost se sent mal à l'aise, décrivant une sensation de transformation en « robot ». Il souligne la difficulté d'utiliser des applications du quotidien à travers le casque, laissant une impression d'irréalité. Les problèmes de déphasage, la difficulté à retrouver des fenêtres virtuelles, et les nausées contribuent à une expérience pas agréable.
« Mais aussi désorienté. Avant de me connecter à mon ordinateur portable, j'avais déjà ouvert Microsoft Word, et maintenant je n'arrivais plus à retrouver cette fenêtre. Elle était coincée, quelque part dans l'espace virtuel, dans une autre pièce de ma maison. En regardant d'un côté à l'autre, j'ai fini par apercevoir le bout de document raccourci dans l'embrasure de la porte du salon. J'ai essayé de le pincer, mais je n'ai pas pu l'atteindre. J'ai donc rouvert Word, sur mon ordinateur portable, dans mon casque. Je commençais à avoir peur, comme si j'étais entré si profondément dans l'espace informatique que je n'en sortirais plus jamais.
Le tonnerre résonnait à mes oreilles en arrière-plan. J'étais seul dans la nature, avec les lunettes qui m'entouraient la tête », Ian Bogost. Bien que l'Apple Vision Pro offre des avantages ergonomiques pour le travail, notamment un bureau virtuel, Bogost souligne les défis persistants de l'immersion et de la navigation. Il partage également son expérience en tant que dispositif multimédia, notant la qualité spectaculaire pour regarder des films et jouer à des jeux, mais soulignant également des aspects cuculs dans certaines expériences.
Le billet de Bogost offre un aperçu honnête et nuancé des avantages et des défis de l'Apple Vision Pro, soulignant les aspects prometteurs tout en mettant en lumière les problèmes potentiels et la difficulté à intégrer la réalité augmentée dans la vie quotidienne. Les témoignages variés soulignent à la fois les aspects prometteurs de l'appareil et les défis qu'il doit surmonter pour s'intégrer pleinement dans la vie quotidienne. Bien que le réalisateur James Cameron évoque une expérience positive avec l'Apple Vision Pro, il est impératif d'adopter une perspective critique à l'égard de ses éloges. Sa vision pourrait être influencée par sa longue familiarité avec le domaine de la réalité virtuelle, entraînant un possible biais.
La prise de recul s'impose par ailleurs en considérant le contrepoint significatif apporté par Taegan Goddard, qui met en lumière les parallèles frappants avec l'impact révolutionnaire de l'internet et de l'iPhone sur nos vies. Par conséquent, la recommandation de traiter avec prudence l'enthousiasme entourant l'Apple Vision Pro semble justifiée.
Sources : Nick Bilton's blog post, Taegan Goddard's blog post, Ian Bogost's blog post
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L'analyse de James Cameron est-elle pertinente ? Partagez-vous son optimisme à l'égard de l'Apple Vision Pro ?
Que pensez-vous de l'avis d'Ian Bogost qui offre un récit plus nuancé et critique de son expérience avec l'Apple Vision Pro ?
Voir aussi :
Lancement du casque de réalité mixte Apple Vision Pro, Apple n'a pas réussi à tout écouler le jour du lancement, vu le prix élevé de 3 500 $
Les employés d'Apple ont été plus nombreux que les clients lors du lancement de Vision Pro sur Union Square à San Francisco, contrairement aux précédentes sorties des produits Apple
Les fans d'Apple ont poussé des grognements et des soupirs de mécontentement à l'annonce du prix exorbitant du Vision Pro, le casque de réalité augmentée à 3 499 $ d'Apple