
Microsoft est l'une des trois grandes entreprises, avec Sony et Nintendo, qui ont dominé le marché des consoles de jeux au cours des 20 dernières années, avec des entrées limitées de nouveaux rivaux. Activision Blizzard possède certaines des franchises de jeux les plus vendues et les plus reconnaissables au monde, telles que Call of Duty et World of Warcraft.
Faisant écho à de nombreuses préoccupations de la FTC, les joueurs espèrent faire pression sur Microsoft et l'empêcher de conclure « la plus grande transaction technologique jamais réalisée sur le marché des jeux vidéo » et, ainsi, d'avaler son plus grand concurrent dans le secteur des jeux. L'acquisition de Microsoft pourrait menacer l'accès des propriétaires de PlayStation à des jeux développés par Activision Blizzard, de Diablo à Overwatch en passant par Spyro et Tony Hawk. Même Crash Bandicoot, qui était autrefois synonyme de la marque PlayStation, serait une propriété de Microsoft après la conclusion de l'accord.
Dans leur plainte, les plaignants décrivent Activision Blizzard comme un rival crucial qui stimule l'innovation et la concurrence par les prix à l'échelle du secteur. Si l'acquisition est autorisée, le public pourrait subir des pertes et des dommages parce que Microsoft exercerait un pouvoir de marché plus important que celui qu'elle détient déjà - ce qui lui donnerait soudainement « la capacité d'évincer des rivaux, de limiter la production, de réduire le choix des consommateurs, d'augmenter les prix et d'inhiber davantage la concurrence ».
La commission a voté 3 contre 1, la commissaire républicaine Christine Wilson ayant voté non, pour déposer une plainte administrative visant à bloquer la fusion. La FTC allègue dans sa plainte que l'accord permettrait à Microsoft « de supprimer les concurrents de ses consoles de jeux Xbox et de son contenu d'abonnement et de ses activités de jeux sur le cloud en croissance rapide ». Si la FTC parvient à ses fins, ce sera un coup dur pour la plus grande tentative d'accord de l'histoire du jeu. Et la plainte elle-même est un autre signal clair de l'agence que toute grande entreprise de technologie qui cherche à en acheter une plus petite doit se méfier.
Dans sa plainte, la FTC a souligné le bilan de Microsoft en matière d'acquisition et d'utilisation de contenu de jeu précieux pour supprimer la concurrence des consoles rivales, y compris son acquisition de ZeniMax, société mère de Bethesda Softworks (un développeur de jeux bien connu). Microsoft a décidé de faire plusieurs des titres de Bethesda, y compris Starfield et Redfall, des exclusivités Microsoft malgré les assurances qu'il avait données aux autorités antitrust européennes qu'il n'avait aucune incitation à retenir les jeux des consoles rivales.
« Microsoft a déjà montré qu'il peut et va retenir le contenu de ses rivaux de jeu », a déclaré Holly Vedova, directrice du Bureau de la concurrence de la FTC. « Aujourd'hui, nous cherchons à empêcher Microsoft de prendre le contrôle d'un studio de jeux indépendant de premier plan et de l'utiliser pour nuire à la concurrence sur plusieurs marchés de jeux dynamiques et à croissance rapide ».
La plainte de la FTC était largement attendu, notamment suite à des rapports d'initiés fin novembre décrivant son dépôt comme « probable ». Un groupe de quatre sénateurs américains a écrit une lettre ouverte exhortant vivement la FTC à examiner de près l'accord en avril, trois mois après l'annonce officielle des plans de Microsoft.
Microsoft a annoncé qu'il comptait plus de 25 millions d'abonnés au Game Pass et « offrira autant de jeux Activision Blizzard que possible dans Xbox Game Pass et PC Game Pass », couvrant à la fois les titres existants et nouveaux, selon le PDG de Microsoft Gaming, Phil Spencer. Call of Duty, Diablo et World of Warcraft font partie de plusieurs franchises très réussies développées sous l'égide d'Activision Blizzard. « Les joueurs du monde entier adorent les jeux Activision Blizzard, et nous pensons que les équipes créatives ont leur meilleur travail devant elles », a indiqué Phil Spencer. « Ensemble, nous construirons un avenir où les gens pourront jouer aux jeux qu'ils veulent, pratiquement partout où ils veulent ».
Sony a commenté la proposition de Microsoft d'acheter Activision Blizzard en soulignant ce que cela pourrait impliquer pour les futurs jeux comme Call of Duty sur les consoles PlayStation. « Nous nous attendons à ce que Microsoft respecte les accords contractuels et continue de garantir que les jeux Activision sont multiplateformes », a déclaré un porte-parole au Wall Street Journal.
En septembre, l'autorité britannique de la concurrence et des marchés (CMA) avait déjà manifester son désintérêt pour un tel accord. Elle dit également craindre que l'achat prévu d'Activision Blizzard par Microsoft ne réduise sensiblement la concurrence dans le domaine des consoles de jeux, des services d'abonnement multi-jeux et des services de jeux en cloud (streaming de jeux). L’annonce qu’avait publiée la CMA faisait état de préoccupations concernant « la concurrence dans les consoles de jeux, les services d'abonnement multi-jeux et les services de jeux dans le cloud (streaming de jeux) ».
La CMA a également reçu des éléments de preuve concernant l'impact potentiel de la combinaison d'Activision Blizzard avec l'écosystème plus large de Microsoft. Microsoft dispose déjà d'une console de jeu de premier plan (Xbox), d'une plateforme de cloud computing de premier plan (Azure) et du premier système d'exploitation pour PC (Windows OS), autant d'éléments qui pourraient être importants pour sa réussite dans le domaine des jeux en cloud.
La CMA estime que ces préoccupations justifient une enquête approfondie de phase 2. « Si nos préoccupations actuelles ne sont pas prises en compte, nous prévoyons d'examiner cet accord dans le cadre d'une enquête approfondie de phase 2 afin de parvenir à une décision qui serve les intérêts des joueurs et des entreprises britanniques », CMA.
Au États-Unis, en vertu de la loi antitrust Clayton, les consommateurs ont des droits similaires à ceux des concurrents de l'industrie pour s'opposer à des acquisitions comme celle que prévoit de faire Microsoft, ce qui permet aux tribunaux d'évaluer les préjudices anticoncurrentiels soulevés par les consommateurs. Les joueurs poursuivent Microsoft pour violation présumée de la loi antitrust et craignent que leurs jeux préférés ne connaissent bientôt une flambée des prix, tandis que la qualité globale des jeux...
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