
Les critiques s’élèvent contre le système de micropaiement jugé déséquilibré
Un demi million d’euros : c’est à peu près ce qu’il faut que les joueurs de Diablo Immortal dépensent pour bénéficier d’un personnage au maximum de ses capacités. C’est le résultat d’une simulation (via un outil en ligne) qui vient ainsi effectuer une mise à jour de l’enjeu financier nécessaire pour l’atteinte du même objectif. En effet, une ancienne évaluation aboutissait à plus de 100 000 € de dépenses en microtransactions nécessaires pour bénéficier d’un personnage au maximum de ses capacités. Le tableau ravive les débats sur les systèmes économiques autour des jeux qui incitent des personnes qui ne souhaiteraient pas dépenser de l’argent réel en jeu à le faire.
L'une des raisons pour lesquelles le jeu fait parler de lui est son modèle de microtransaction. Diablo Immortal est un jeu gratuit et, en tant que tel, propose un certain nombre de façons dont les joueurs peuvent soutenir son développement continu. Bien que cette approche soit plutôt courante de nos jours, les concepteurs l’ont ajusté pour rendre l’évolution du personnage sans micropaiement moins aisée. De plus, le système de monétisation unique du jeu est configuré de manière à faire de l'évolution au maximum des capacités des personnages une entreprise extrêmement coûteuse.
Le nœud du problème est que Diablo Immortal permet aux joueurs d'acheter les gemmes légendaires. Ce sont l'un des trois piliers de progression des personnages aux côtés de l'équipement (qui peut être banal, rare, légendaire, avec des statistiques variées et dont on peut aussi augmenter le rang) et de l'expérience (qui permet de monter en niveau, jusqu’à 60, avant de passer au système de Parangon), et ils dictent la progression de niveau de fin de partie au-delà de ce qui est possible simplement en atteignant le niveau maximum de Diablo Immortal. Le tableau ne manque pas d’éveiller la vigilance et de renforcer l’image de jeux d’argent qui colle aux titres qui intègrent de tels modules de monétisation.
En effet, Diablo Immortal est en sus sous les projecteurs pour ses lootbox qui en font, selon certains projets de loi, un jeu d’argent dangereux pour les plus jeunes. C’est l’une des raisons pour lesquelles la Belgique et les Pays-Bas ont pris des positions beaucoup plus fermes contre les lootbox ou coffres-surprises dans les jeux vidéo. En avril 2018, la Commission belge des jeux de hasard a estimé que les coffres-surprises, tels que ceux vendus contre de l'argent réel dans le mode Ultimate Team du jeu de foot FIFA, constituaient des jeux d'argent. Cette année-là, Valve a désactivé la possibilité d'ouvrir des coffrets CS:GO afin de se conformer à la réglementation sur les jeux d'argent dans ces pays. Peu de temps après, Blizzard a supprimé les coffres-surprises payants des jeux "Overwatch" et "Heroes of the Storm" en Belgique.
En 2020, Electronic Arts a écopé d’une condamnation à une amende de 10 millions d'euros (10,8 millions de dollars) pour des coffres-surprises du jeu FIFA aux Pays-Bas, bien que cette décision ait été annulée plus tôt cette année. Plusieurs autres éditeurs de jeux ont désactivé de tels systèmes afin de rester sur le marché et ces jeux fonctionnent pour la plupart de la même manière. Par exemple, les coffres du "Lion noir" de "Guild Wars 2" sont désactivés dans les deux pays, mais cela n'empêche pas les joueurs de profiter du jeu.
En France, même si des voies s'élèvent contre l'intégration des coffres-surprises dans les jeux vidéo, il n'existe pas encore une réglementation stricte qui l'interdit. En 2018, l'État de Washington, la France et 14 pays d'Europe unissaient leurs forces pour lutter contre les jeux d'argent ou paris dans les jeux vidéo. Dans une déclaration commune, les représentants de ces pays se sont dits inquiets des « frontières floues entre les jeux d'argent et les autres formes de divertissement numérique telles que les jeux vidéo ».
Source : Calculateur Diablo Immortal
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