
qui peut désormais compter sur les ressources et l’expertise de Microsoft pour surmonter ses défis actuels
Blizzard Entertainment, autrefois un titan de l’industrie du jeu vidéo, est aujourd’hui un exemple frappant de la manière dont une entreprise prospère peut rapidement sombrer dans la controverse et la disgrâce. Fondée en 1991, Blizzard a connu un succès fulgurant avec des titres emblématiques tels que StarCraft, Warcraft et World of Warcraft. Cependant, derrière cette façade de succès se cachent des problèmes profonds qui ont fini par ternir sa réputation.
Une ascension fulgurante
Blizzard a débuté comme un petit studio de développement en Californie du Sud. Grâce à des jeux innovants et à une communauté de joueurs dévoués, l’entreprise a rapidement gravi les échelons pour devenir un géant de l’industrie. Les jeux de Blizzard étaient non seulement populaires, mais ils ont également redéfini les standards de qualité et d’engagement communautaire dans le monde du jeu vidéo.
Les premières années de Blizzard ont été marquées par une série de succès critiques et commerciaux. Warcraft: Orcs & Humans (1994) a posé les bases de ce qui deviendrait l’une des franchises de jeux de stratégie en temps réel les plus influentes. Diablo (1996) a introduit un nouveau genre de jeu de rôle d’action, tandis que StarCraft (1998) a consolidé la réputation de Blizzard en tant que maître du jeu de stratégie en temps réel. Cependant, c’est World of Warcraft (2004) qui a véritablement propulsé Blizzard au sommet de l’industrie, avec des millions de joueurs abonnés et une influence culturelle massive.
Les premiers signes de problèmes
Malgré son succès, Blizzard a commencé à montrer des signes de dysfonctionnement interne. La croissance rapide de l’entreprise a entraîné des défis organisationnels et culturels. Les employés ont commencé à signaler des problèmes de gestion et de communication, mais ces préoccupations ont souvent été ignorées ou minimisées. Les tensions internes ont commencé à se manifester, et des rumeurs de mécontentement parmi les employés ont commencé à circuler.
En 2018, la fusion avec Activision a marqué un tournant pour Blizzard. Bien que cette fusion ait apporté des ressources financières supplémentaires, elle a également introduit une nouvelle dynamique de gestion qui a souvent été perçue comme axée sur les profits au détriment de la créativité et de l’innovation. Les décisions de la direction ont commencé à susciter des critiques, tant en interne qu’au sein de la communauté des joueurs.
Les scandales de harcèlement et de discrimination
Le véritable coup dur pour Blizzard est venu avec les révélations de harcèlement sexuel et de discrimination au sein de l’entreprise. En 2021, une enquête menée par le Département californien de l’emploi et du logement équitables (DFEH) a révélé une culture d’entreprise toxique où les femmes étaient régulièrement harcelées et discriminées.
Ces révélations ont conduit à des poursuites judiciaires, des démissions de cadres supérieurs et une perte de confiance massive de la part des employés et des joueurs.
L’État de Californie a déposé une plainte contre Activision Blizzard, alléguant que l’éditeur avait créé et maintenu un climat de harcèlement généralisé pendant des années, en violation des lois sur l’égalité des chances et les droits civils. La plainte détaille des cas de harcèlement sexuel, de discrimination fondée sur le sexe, de représailles et de négligence de la part de la direction.
Elle décrit également des comportements inappropriés de la part des employés masculins, tels que des « cube crawls », où ils se saoulaient et se promenaient dans les bureaux en harcelant les employées féminines. Elle mentionne aussi le cas tragique d’une employée qui s’est suicidée lors d’un voyage d’affaires après avoir été harcelée sexuellement par un superviseur.
Les témoignages des employés ont décrit un environnement de travail où les comportements inappropriés étaient monnaie courante et où les plaintes étaient souvent ignorées. Les enquêtes ont révélé des cas de harcèlement sexuel, de discrimination fondée sur le genre et de représailles contre ceux qui osaient parler. Ces scandales ont non seulement terni l’image de Blizzard, mais ont également mis en lumière des problèmes systémiques dans l’industrie du jeu vidéo dans son ensemble.
L'entreprise a tenté de discréditer le DFEH :

À tel point que certaines des personnes concernées affirmaient avoir été payées moins que les hommes pour le même travail. Et des faits plus sombres ont été révélés : « L’avocat d’une ancienne employée de Sledgehammer Games a affirmé dans un courriel qu’un superviseur en 2016 et 2017 avait violé sa cliente après avoir été poussé à boire beaucoup au bureau et lors d’événements professionnels », a indiqué le quotidien.
Selon le WSJ, l’ancien codirigeant de Treyarch, Dan Bunting, « a harcelé sexuellement une employée en 2017 après une nuit de coucher, selon des sources familières avec l’incident ». Le département des ressources humaines d’Activision et d’autres supérieurs de l’entreprise ont lancé une enquête interne en 2019 et ont recommandé que Bunting soit licencié, poursuit l’article, « mais Bobby Kotick [PDG de l'époque] est intervenu pour qu’il garde son emploi », ajoutent-elles.
Les conséquences
Les conséquences de ces scandales ont été dévastatrices pour Blizzard. L’entreprise a non seulement perdu des talents clés, mais elle a également vu sa réputation gravement endommagée. Les joueurs, autrefois fidèles, ont commencé à boycotter les produits de Blizzard, et les actions de l’entreprise ont chuté en bourse. Les partenaires commerciaux ont également pris leurs distances, et les projets de développement ont été retardés ou annulés.
En réponse aux scandales, Blizzard a tenté de mettre en place des réformes internes. Des efforts ont été faits pour améliorer la culture d’entreprise, notamment par la mise en place de formations sur la diversité et l’inclusion, ainsi que par la création de nouveaux canaux de communication pour les employés. Cependant, ces mesures ont souvent été perçues comme insuffisantes ou comme des tentatives de relations publiques plutôt que des changements réels et significatifs.
D'ailleurs, en 2021, le président d'Activision Blizzard, J. Allen Brack, a été démis de ses fonctions. Deux ans plus tard, le scandale du harcèlement sexuel a poussé Bobby Kotick à la sortie chez Activision Blizzard.
Un avenir incertain
Aujourd’hui, Blizzard tente de se reconstruire et de regagner la confiance de ses employés et de sa communauté de joueurs. Des efforts sont en cours pour améliorer la culture d’entreprise et instaurer des politiques plus strictes contre le harcèlement et la discrimination. Cependant, il reste à voir si ces mesures seront suffisantes pour redresser la barre et restaurer la gloire passée de Blizzard.
L’avenir de Blizzard dépendra en grande partie de sa capacité à apprendre de ses erreurs et à mettre en œuvre des changements durables. L’entreprise devra non seulement regagner la confiance...
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