Le positionnement chinois sur ces questions laisse penser qu’il revient aux parents d’assurer l’encadrement de leur progéniture. C’est la raison pour laquelle le gouvernement chinois interdit aux jeunes de moins de 18 ans de jouer à des jeux vidéo pendant plus de trois heures par semaine. L’interdiction aux adolescents de moins de 18 ans de jouer à des jeux vidéo pendant plus de trois heures par semaine s’applique aux plateformes de jeux vidéo. Le régulateur leur impose de ne proposer des jeux en ligne aux mineurs que de 20 heures à 21 heures les vendredis, week-end et jours fériés. La manœuvre s’inscrit dans ce que les autorités du pays considèrent comme la lutte contre de « l’opium spirituel. »
La posture chinoise contraste avec ceux de pays comme les USA où le gouvernement ne prend pas de position ferme. Résultat : les parents versent en aveux d’impuissance. « LN joue donc à Fortnite sur une base quasi-quotidienne depuis plusieurs mois et il devient très frustré et fâché lorsque ses parents tentent de limiter le temps qu’il passe à jouer. Lorsqu’il joue à Fortnite en réseau avec ses amis son langage est très agressif et vulgaire alors que dans la vie courante c’est un enfant sage et posé ayant un bon vocabulaire. Lorsqu’il perd il s'énerve et commence à jouer inlassablement jusqu’à ce que ses parents lui demandent d’arrêter, ce qui est une grande source de conflit. Dès qu’il invite des amis à la maison, la principale activité est de jouer à Fortnite alors que dans le passé c’était d’aller au parc, de jouer au basket, de jouer à cache-cache ou à des jeux de société, en hiver », souligne la plainte.
L’argumentaire derrière ces aveux est que les éditeurs de jeux vidéo rendent leurs titres intentionnellement addictifs ce qui met les enfants hors de contrôle des parents. « Si ses parents ne limitaient pas ses temps de jeu, LN pourrait passer des journées entière à jouer à Fortnite. D’ailleurs le fait que la console soit dans le salon familial permet d’avoir un certain contrôle sur son utilisation », indique la plainte. Néanmoins, le juge de la Cour supérieure du Québec Sylvain Lussier est d’avis que les arguments mis en avant ne sont pas suffisants pour établir qu’Epic Games use d’artifices pour rendre Fortnite très addictif. C’est ce que rapporte l’avocat Steve Lehto dans sa relecture de la décision du juge de la Cour supérieure du Québec.
La Chine pour sa part tient une liste de jeux vidéo qu’un régulateur dédié passe en revue pendant des mois avant approbation. Cette disposition lui permet de garder un œil sur la filière et donc sur les répercussions qu’elle est susceptible d’avoir sur sa société.
Source : Calex
Et vous ?
Le modèle chinois de passage en revue des titres de jeux vidéo à proposer à la population est-il exemple à suivre ? Que proposez-vous à la place ?
Partagez-vous l’avis selon lequel les éditeurs usent d’artifices pour rendre leurs jeux addictifs et donc prendre les plus jeunes au piège ?
L’action en justice de ces parents ne cache-t-elle pas aussi un aveu de l’abandon de leurs responsabilités parentales ?
Qui des éditeurs ou des parents est le plus à blâmer ?
Voir aussi :
France : le débat sur le trouble du jeu vidéo s'invite dans les instances gouvernementales Quel traitement préconiser à ceux qui en souffrent ?
Tueries dans les écoles : Donald Trump accuse les jeux vidéo violents à l'occasion de sa rencontre avec l'industrie
L'Organisation mondiale de la santé considère désormais l'addiction aux jeux vidéo comme une maladie au même titre que l'addiction à la cocaïne