« Nous préférerions nous couper les bras » : les développeurs de Demonschool contestent l'affirmation du PDG de Nexon Selon laquelle « toutes les sociétés de jeux vidéo utilisent désormais l'IA »
Les développeurs contestent les affirmations selon lesquelles toutes les sociétés de jeux vidéo utilisent désormais l’intelligence artificielle et donc que leur RPG titré Demonschool serait un produit de cette technologie. En toile de fond, c’est le débat sur les avantages et les inconvénients de faire usage de l’IA qui refait surface. Le créateur de la forge FRVR illustre l’un des principaux avantages de l’utilisation de l’intelligence artificielle dans un débat contradictoire : « Il n’a fallu que 8 minutes pour le réaliser et 8 minutes supplémentaires pour la gestion du côté artistique », souligne-t-il à propos d’un échantillon du jeu Space Aliens.
En gros, c’est le facteur gain de productivité qui revient sur la table comme l’un des avantages. Ce type de production s’appuie sur la forge FRVR à propos de laquelle le propriétaire déclare : « Elle permet à quiconque de créer des jeux juste en les décrivant. L’objectif est de mettre sur pied une plateforme où créer, jouer et partager des jeux est aussi facile que d'enregistrer, de regarder et de partager des vidéos sur des plateformes telles que TikTok et Instagram. » Une démonstration (d’une dizaine de minutes) des possibilités offertes par la plateforme est disponible. Elle montre les étapes de l’implémentation d’un jeu de tir spatial en s’appuyant sur ladite forge.
Les développeurs du RPG Demonschool se défendent néanmoins de faire usage d’intelligence artificielle et soulignent au passage que ce titre est entièrement fait par des humains. Et la liste des inconvénients à opter pour l’intelligence artificielle peut aider à comprendre leur posture.
Not only do we not use AI we would rather cut off our own arms than do so. Demonschool is 100% human made. https://t.co/dEajGE6i0K
— Necrosoft Games | wishlist Demonschool now! (@necrosoftgames) November 12, 2025
En effet, les tendances mises en avant ravivent le débat sur l’avenir du métier de développeur. En effet, qui dit low-code dit entrée en matière croissante de développeurs citoyens, c’est-à-dire de tiers qui ne sont pas des spécialistes de l’informatique au détriment de ceux qui le sont. Et donc une tendance similaire à celle que soutient le propriétaire de la plateforme FRVR. La perspective du low code et no code comme futur de la filière programmation informatique ne fait néanmoins pas l’unanimité sur plusieurs aspects mis en avant par l’architecte logiciel Hosk :
Le cauchemar de la maintenance des logiciels low-code
Selon Hosk :
- la création d'un logiciel est rapide, mais la maintenance dure des années et est plus coûteuse ;
- les logiciels créés par des développeurs citoyens vont créer une dette technique à grande échelle ;
- la création de nombreuses petites applications va créer un cauchemar de maintenance au sein de la filière informatique ;
- les frais généraux de maintenance ne cesseraient d'augmenter : « C'est comme si vous deviez maintenir des centaines de feuilles de calcul Excel avec des formules, un mauvais nommage, aucune cohérence et peu de documentation » ;
- les outils de développement low-code devraient être maintenus par des personnes compétentes en matière de low-code, qui se spécialiseraient dans ces compétences. Les équipes informatiques devraient se perfectionner dans les outils de développement low-code, ce qui augmenterait les coûts.
Hosk estime que les outils de développement low-code sont excellents pour créer de petites applications indépendantes, mais ils ont du mal à répondre aux exigences complexes : « À moins que le monde ne s'oriente vers des exigences simples, les logiciels low-code ne remplaceront pas 80 % de tous les logiciels créés. Le pouvoir du code est de créer des logiciels complexes conçus pour fonctionner exactement comme les entreprises et les systèmes le souhaitent. Il sera donc difficile de créer des logiciels complexes avec de nombreux développeurs travaillant en même temps avec des outils low-code. »
Les problèmes de sécurité et de données liés au low-code
Hosk est d’avis que pendant que les services informatiques se familiarisent avec les nouveaux outils low-code, il y aura des violations majeures de la sécurité parce que personne n'a compris comment verrouiller les outils de développement low-code. En sus, il faut du temps pour comprendre les nouveaux outils et créer les meilleures pratiques pour s'assurer qu'il n'y a pas de failles de sécurité ou de problèmes de données. La puissance des outils low-code serait que vous pouvez vous connecter aux médias sociaux comme Twitter, Facebook et d'autres systèmes et les données de l'entreprise peuvent se retrouver sur Internet.
Le low-code et le battage médiatique
Hosk entrevoit une explosion de la création d'applications low-code, mais aussi une augmentation de la demande de professionnels pour les besoins en maintenance et formation. Le développement low-code ne signera-t-il pas la fin des développeurs ou du code selon ce schéma : augmentation de la popularité, création de nombreux logiciels low-code ; problèmes de maintenance des logiciels low-code ; les développeurs créeront des centres d'excellence et guideront les développeurs citoyens vers les meilleures pratiques ;
le low-code sera utilisé pour de petites applications, pas pour tout le développement de logiciels exigeants.
L'avenir du développement d'applications est hybride
Selon Hosk, les compétences des développeurs ne se limitent pas à l'écriture du code. Les développeurs sont des professionnels ayant des années d'expérience et de bonnes pratiques conçues pour créer des logiciels faciles à maintenir. Par contre, les développeurs citoyens et les équipes informatiques devraient constater que les logiciels low-code créés par des développeurs citoyens seront difficiles à prendre en charge, à maintenir et à étendre. C'est la raison, selon l’architecte logiciel, pour laquelle la révision du code par des développeurs expérimentés existe. Cela empêche la création de code de mauvaise qualité :
« Vous pouvez donner des outils de bricolage aux gens, mais cela ne fait pas d'eux des experts en bricolage, comme le montrent de nombreuses améliorations de la maison. Les améliorations apportées à la maison par des développeurs citoyens fonctionnent à court terme, mais il s'agit de lacunes à court terme qui finissent par être corrigées. »
Enfin, Hosk pense que les développeurs de logiciels ne seront pas remplacés, mais ils devraient être recyclés pour utiliser des outils low-code pour créer des logiciels : « Pour que les outils low-code soient efficaces, ils devront être créés en utilisant les meilleures pratiques, le déploiement, les revues de code et d'autres activités des développeurs professionnels. Le développement de logiciels low-code continuera à se développer, mais les exigences complexes et les grands systèmes dépasseront les capacités des outils low-code. À l'avenir, les outils de développement low-code créeront jusqu'à 50 % des applications et les solutions seront un mélange de low-code et de no code. »
Et vous ?
S’appuyer sur l’intelligence artificielle pour développer des jeux vidéo est-il conseillé ? Sinon pourquoi opteriez-vous pour une approche entièrement gérée par des humains ?
Que pensez-vous des projets comme celui de la forge FRVR ? Partagez-vous les avis selon lesquels ce type d’initiatives n’est qu’un aperçu de ce que l’intelligence artificielle permettra de réaliser dans plusieurs années mettant ainsi en danger les postes de développeur informatique ?Voir aussi :
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