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Stop Killing Games, une initiative citoyenne de l'UE visant à empêcher l'arrêt pur et simple de jeux en ligne sans offrir d'alternative, se heurte à l'opposition farouche des géants de l'industrie du jeu

Le , par Mathis Lucas

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Stop Killing Games, une initiative citoyenne de l'UE visant à empêcher l'arrêt pur et simple de jeux en ligne sans offrir d’alternative, se heurte à l'opposition farouche des géants de l'industrie du jeu

Le mouvement Stop Killing Games veut empêcher que les éditeurs de jeux ferment purement et simplement des jeux en ligne sans laisser aux joueurs la possibilité d’y accéder autrement. Leur but est de protéger le droit des joueurs à continuer d’utiliser les jeux qu’ils ont achetés, même si les serveurs officiels sont mis hors ligne. Le mouvement vient de franchir une étape décisive en devenant une initiative citoyenne européenne. Mais les éditeurs de jeux s'opposent à l'initiative. Video Games Europe, un groupe d'intérêts de l'industrie du jeu, estime qu'une telle loi limiterait le choix des développeurs de jeux, tout en augmentant les coûts de développement.

Stop Killing Games (SKG) est un mouvement et une initiative de consommateurs dont l'objectif est de préserver l'accès aux jeux vidéo après leur retrait des serveurs en ligne. Il a été lancé en avril 2024 par Ross Scott à la suite de la décision d'Ubisoft de retirer The Crew des boutiques en ligne, de fermer les serveurs du jeu et de révoquer les licences des joueurs qui avaient acheté le jeu. L'initiative a rapidement gagné en popularité dans la communauté.

Ubisoft veut en effet que « les joueurs soient à l’aise avec le fait de ne pas posséder de copies physiques de leurs jeux », mais simplement une licence. L’éditeur de jeux affirme que « c’est un état d’esprit cohérent avec le fait que les gens se sont habitués à des services comme Netflix au détriment de leurs CD et DVD ». En outre, Ubisoft s'attend également à ce que la formule des abonnements gagne rapidement en puissance dans l'industrie du jeu.

Ross Scott et d'autres critiques ont estimé que les actions d'Ubisoft créaient un dangereux précédent pour les joueurs, qui risquaient de perdre l'accès aux jeux qu'ils avaient achetés au gré des caprices des développeurs. Stop Killing Games a lancé une pétition qui vise à faire adopter de nouvelles lois à l'échelle de l'Union européenne (UE) pour garantir que les jeux vidéo continuent de fonctionner même lorsque le support officiel des développeurs prend fin.


Stop Killing Games a maintenant rassemblé plus d'un million de signatures, devenant ainsi une « initiative citoyenne européenne ». Alors que les joueurs et les défenseurs de la préservation des jeux vidéo célèbrent une victoire d'étape, une organisation appelée Video Games Europe a publié une déclaration désapprouvant l'initiative. Video Games Europe est une association commerciale représentant les développeurs et les éditeurs de jeux au sein de l'Union.

Citation Envoyé par Video Games Europe


Nous apprécions la passion de notre communauté ; cependant, la décision d'interrompre des services en ligne comporte de multiples facettes, n'est jamais prise à la légère et doit être une option pour les entreprises lorsqu'une expérience en ligne n'est plus viable sur le plan commercial. Nous comprenons que cela puisse être décevant pour les joueurs, mais lorsque cela se produit, l'industrie s'assure que les joueurs sont informés en temps voulu des changements envisagés, conformément aux lois locales sur la protection des consommateurs.

Les serveurs privés ne sont pas toujours une option viable pour les joueurs, car les protections que nous mettons en place pour sécuriser les données des joueurs, supprimer les contenus illégaux et lutter contre les contenus communautaires dangereux n'existeraient pas et laisseraient les détenteurs de droits responsables. En outre, de nombreux titres sont conçus dès le départ pour être uniquement en ligne ; en fait, ces propositions limiteraient le choix des développeurs en rendant le coût de création de ces jeux vidéo prohibitif.

Nous nous réjouissons de pouvoir discuter de notre position avec les décideurs politiques et les responsables de l'initiative citoyenne européenne dans les mois à venir.

Pour ces raisons, Video Games Europe estime que les entreprises doivent conserver la possibilité d'interrompre les expériences en ligne lorsqu'elles ne sont plus viables sur le plan commercial. En outre, il a publié un document de cinq pages réaffirmant ses arguments précédents et tentant de démontrer que permettre aux joueurs d'utiliser des jeux non viables commercialement sur des serveurs privés est en quelque sorte néfaste pour les joueurs eux-mêmes.

Video Games Europe défend des pratiques abusives à l'égard des joueurs

Qu'est-ce que Video Games Europe, au juste ? Les recherches ont révélé que Video Games Europe est une entité qui a un intérêt financier à préserver le statu quo. Il s'agit d'un vaste groupe de lobbying représentant les intérêts des grands éditeurs AAA, dont les membres comprennent Activision Blizzard, Bandai Namco, Electronic Arts, Epic Games, Microsoft, Nintendo, Ubisoft et une douzaine d'autres, ainsi que de nombreuses associations professionnelles.


Autrement dit, Video Games Europe défend tout le monde sauf les joueurs réguliers, ce qui rend leur opposition à l'initiative, tout à fait compréhensible, bien que cela soit frustrant pour ceux qui jouent et paient pour les jeux. « L'industrie des jeux vidéo tente de remplacer progressivement les copies physiques par des abonnements. Et elle craint de devoir vous laisser jouer à ses jeux une fois qu'elle aura gagné de l'argent sur votre dos », a écrit un critique.

La déclaration de Video Games Europe montre que même les grands noms de l'industrie du jeu ne baisseront pas les bras sans se battre cette initiative. Stop Killing Games a atteint le million de votes au début du mois, ce qui signifie que l'UE devra envisager d'adopter une législation sur la question. Cependant, la pétition doit d'abord faire face à la menace de signatures potentiellement falsifiées et à la résistance des grands studios et éditeurs de jeux vidéo.

Même s'il y a suffisamment de signatures pour passer à l'étape suivante, Ross Scott a expliqué dans une vidéo YouTube que beaucoup d'entre elles ont peut-être été mal remplies, tandis que d'autres pourraient avoir été soumises de manière frauduleuse. Le fondateur du mouvement a déclaré : « ce n'est pas une pétition change.org, c'est une procédure gouvernementale », ajoutant que « le fait de falsifier des signatures est considéré comme un délit ».

Afin de garantir la collecte d'un nombre suffisant de signatures légitimes, Ross Scott a déclaré qu'il faut au moins 10 % de signatures supplémentaires pour couvrir celles qui pourraient être invalides. À l'heure nous écrivons ces lignes, la pétition a recueilli plus de 1,2 million de signatures.

Les éditeurs de jeu se livrent à une forme d'escroquerie selon les joueurs

Les joueurs rejettent les arguments de Video Games Europe. Selon le groupe, il peut être trop coûteux pour les développeurs et les éditeurs d'offrir des serveurs privés ou des modes solo dans les jeux qui n'ont plus de support multijoueur en ligne, et que les versions ouvertes ou soutenues par les fans de ces jeux pourraient présenter des responsabilités légales pour les entreprises, en particulier en matière de cybersécurité et de modération du contenu.


Mais comme le souligne l'initiative Stop Killing Games, le revers de la médaille est que les joueurs paient pour ces jeux. Ils ne récupèrent (généralement) pas leur argent si le jeu est fermé, de sorte qu'ils paient effectivement pour un produit qui leur est retiré. Bien sûr, les développeurs et les éditeurs soutiendront que les joueurs n'achètent pas un produit, mais une licence d'accès à un jeu, mais ce n'est pas ainsi que de nombreux joueurs voient les choses.

Citation Envoyé par Critique


Pour moi qui ai grandi avec les jeux depuis les années 1980, il est ridicule de pouvoir jouer à mes anciens jeux, mais pas aux plus récents qui ont été récemment abandonnés. C'est VOUS (les éditeurs) qui avez créé ce problème en exigeant toute une infrastructure de serveurs pour les jeux à joueur unique. Reprenez vos esprits et arrêtez de tuer les jeux.

Comme l'explique le site officiel de l'initiative citoyenne lancée par Roos Scott, Stop Killing Games est un mouvement de consommateurs lancé pour contester la légalité de la destruction par les éditeurs de jeux vidéo qu'ils ont vendus à des clients. Un nombre croissant de jeux vidéo sont en effet vendus comme des marchandises - sans date d'expiration indiquée - mais conçus pour être totalement injouables dès que le support de l'éditeur prend fin.

« Cette pratique est une forme d'obsolescence planifiée et n'est pas seulement préjudiciable aux clients, mais rend la conservation effectivement impossible. Et la légalité de cette pratique n'a pas été testée dans de nombreux pays », explique le Stop Killing Games, qui est maintenant une initiative citoyenne.

Quelle que soit l'opinion de Video Games Europe sur le mouvement, il est clair qu'il gagne en popularité auprès des joueurs réguliers. Malheureusement, même si le mouvement Stop Killing Games réussit à faire évoluer les politiques, ces changements ne s'appliqueront qu'à l'UE (et potentiellement au Royaume-Uni), de sorte que les éditeurs et les développeurs pourront toujours fermer définitivement des jeux vidéo dans d'autres parties du monde.

Conclusion

Des tensions ont émergé après la fermeture du jeu populaire The Crew par Ubisoft en 2024, donnant lieu au mouvement Stop Killing Games. Cette affaire montre un vrai conflit entre le droit des joueurs à conserver l’accès à leurs jeux et la liberté des éditeurs de gérer leurs serveurs comme ils l’entendent. Stop Killing Games défend la préservation du jeu vidéo comme bien culturel. Les joueurs dénoncent également les pratiques obscures de l'industrie du jeu.

En octobre 2024, Steam a mis à jour ses conditions d’utilisation pour apporter le plus de précision possible sur la question. La mise à jour indique : « les joueurs achètent une licence et non le jeu lui-même ». La mesure est destinée à se mettre en conformité avec les dispositions d’une nouvelle loi californienne contre la publicité mensongère. Cela a suscité un débat sur la notion de propriété numérique à l’ère des abonnements qui tuent les copies physiques.

Video Games Europe, qui défend les intérêts des grands éditeurs européens de jeux AAA, s’oppose à l'initiative citoyenne européenne Stop Killing Games. L'organisation estime que forcer les studios à maintenir un mode hors ligne ou à autoriser des serveurs privés créerait des coûts supplémentaires importants et des difficultés techniques. D'après eux, cela limiterait la liberté des développeurs de concevoir, gérer et retirer leurs jeux selon leur stratégie.

Ainsi, le débat risque de durer longtemps. D’un côté, les joueurs et défenseurs du patrimoine vidéoludique veulent empêcher la disparition de jeux. De l’autre, l’industrie veut garder la possibilité d’arrêter des services qu’elle juge non rentables ou dépassés, sans être contrainte par la loi de les maintenir indéfiniment.

Sources : Stop Killing Games, Video Games Europe

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Que pensez-vous du mouvement Stop Killing Games ? A-t-il des chances d'atteindre son objectif ?
Que pensez-vous des arguments avancés par Video Games Europe pour s'opposer à la conservation des jeux après leur fermeture ?
Les plans d'abonnement prennent le pas sur les copies physiques et les licences perpétuelles dans l'industrie technologique. Qu'en pensez-vous ?
Quels impacts la généralisation des plans d'abonnements aura-t-elle sur les consommateurs et l'industrie technologique dans les prochaines années ?

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Avatar de floyer
Membre éclairé https://www.developpez.com
Le 07/07/2025 à 19:18
Lorsque l’on me vend un abonnement, ce qui est de plus en plus la mode (Netflix, GitLab Premium, Adobe Creative Cloud, Office 365…), je sais ce que j’achète, et la durée de vie de ma souscription est connue à l’avance.

Lorsqu’une licence perpéturlle est vendue, ok, certes, ce n’est qu’une licence, mais il ne devrait pas y avoir de contraintes techniques pour la rendre limitée dans le temps (quoique les jeux avec DRM incompatibles dès le premier changement d’OS, on connait). Ainsi, j’ai acheté une licence Office… et part du principe que cette licence est perpétuelle. Sans quoi, il s’agit d’une pratique commerciale déloyale.

Après le côté, ce serait coûteux de permettre aux utilisateurs de monter leurs serveurs privés. Couteux pour des mastodonts comme Electronics Arts? Puis-je souligner que Kunos, l’éditeur qui ne développe qu’un jeu (Assetto Corsa et ses versions ultérieures), a réussi l’exploit de livrer aux clients un binaire qui tourne sur Linux et offre un serveur privé. (Et il semble qu’Ubisoft se décide à sortir un mode off line mais pour the Crew 2… quand on veut…)

Les optimistes diront : le jeux a été lancé en 2014 et les serveurs arrêtés en 2024. Si le jeu a été vendu 60€, cela fait 6€/ans… d’in autre côté, il n’a été retiré de la vente que le 31 décembre 2023 pour une fin 3 mois plus tard seulement !
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