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« Toute la boîte est en péril » : à Ubisoft, plus de 700 salariés en grève en France pour protester contre les ordres de retour au bureau,
Les grévistes réclament également « un vrai effort salarial »

Le , par Mathis Lucas

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Plus de 700 salariés du géant du jeu vidéo Ubisoft ont entamé depuis le 15 octobre 2024 trois jours de grève en France pour protester contre les ordres de retour au bureau et les salaires. Une cinquantaine de personnes ont débrayé à Montpellier, et plus d'une centaine ont tenu un piquet de grève à Paris. C'est la deuxième fois que les employés d'Ubisoft font grève cette année. Et ce nouveau débrayage intervient alors qu'Ubisoft est dans la tourmente. Ubisoft a vu ses actions chuter de plus de 40 % depuis le début de l'année 2024, en raison des ventes en berne, du report d’un jeu majeur et les rumeurs concernant la vente potentielle de l'entreprise.

Ubisoft est de nouveau confronté à une grève du personnel

En février, quelque 700 employés d'Ubisoft se sont mis en grève pour protester contre les bas salaires après que l'éditeur de jeux a proposé « un budget consacré aux augmentations qui serait inférieur à l'inflation pour la deuxième année consécutive » dans le cadre de ses initiatives de réduction des coûts. Les employés sont à nouveau en grève depuis ce mardi 15 octobre 2024 pour des raisons similaires, ainsi que pour protester contre la fin du 100 % télétravail.


Ubisoft a annoncé à ses employés en septembre qu'il attendait d'eux qu'ils se rendent au bureau au moins trois jours par semaine, abandonnant ainsi son modèle de travail hybride. La société estime que cette décision stimulera la créativité et le travail d'équipe. Cependant, cette décision a suscité de vives protestations de la part du personnel, notamment en France, certains critiques affirmant qu'il s'agit d'une mesure pour forcer certains employés à démissionner.

Le Syndicat des Travailleurs et Travailleuses du Jeu Vidéo (STJV) a alors lancé un appel à la grève, estimant qu'Ubisoft a annoncé ces changements sans justification tangible ni consultation des travailleurs. Selon le STJV, il n'est pas possible pour les employés de revenir à la situation d'avant la pandémie, car beaucoup ont adapté leur mode de vie au télétravail depuis la crise sanitaire. De plus, les employés affirment que le télétravail n'affecte pas leurs performances.

« Après plus de 5 ans de travail efficace dans le contexte actuel du télétravail, beaucoup de nos collègues ont construit ou reconstruit leur vie (vie de famille, logement, parentalité, etc.) et ne peuvent tout simplement pas revenir aux conditions de travail antérieures. Notre employeur le sait parfaitement », a déclaré le groupe syndical dans un communiqué. Selon les chiffres avancés par le STJV, plus de 700 employés ont accepté de participer à cette nouvelle grève.

Le débrayage a touché plusieurs studios d’Ubisoft en France et devrait durer trois jours. Une cinquantaine de personnes ont débrayé à Montpellier, et plus d'une centaine ont tenu un piquet de grève à Paris. Le STJV affirme n'avoir reçu aucune réponse aux griefs formulés en février et que le message de septembre était « la goutte d'eau qui a fait déborder le vase ». La grève affecte davantage une société déjà en difficulté, avec l'effondrement du cours de son action.

Ubisoft s'enlise et peine à trouver une voie de sortie de crise

La situation désastreuse du géant français du jeu vidéo ne s'arrange pas. La société est en proie à de nombreuses difficultés depuis quelques années en raison d'un certain nombre de facteurs. Des titres tels que « Star Wars: Outlaws », « Skull and Bones » et le nouvel épisode de « Prince of Persia » n'ont pas impressionné et la société a effrayé les investisseurs en reportant le dernier opus de la franchise populaire « Assassin's Creed » à l'année prochaine.


Ubisoft est un acteur majeur de l’industrie du jeu vidéo, avec une histoire riche de titres captivants et une influence mondiale. Fondée en France en 1986 par les frères Guillemot, la société s’est depuis étendue à plusieurs pays, avec des studios dans diverses régions. Parmi les jeux les plus populaires d’Ubisoft, on peut citer "Watch Dogs: Legion", "Assassin’s Creed Valhalla", "Immortals Fenyx Rising" et "Far Cry 6", qui ont tous été bien accueillis par les fans.

Cependant, ces dernières années ont présenté des défis pour l'éditeur avec des retards et des annulations de certains de ses projets, entraînant une chute de 10 % du cours de l’action d’Ubisoft à la bourse. La valeur des actions d'Ubisoft s'est effondrée de plus de 40 % depuis le début de l'année, atteignant en septembre son niveau le plus bas en 10 ans. La forte baisse des actions est alimentée par des rumeurs selon lesquelles Ubisoft pourrait être vendu.

Selon plusieurs rapports sur le sujet, les investisseurs de l'éditeur français de jeux vidéo Ubisoft font pression pour que la société soit vendue. À en croire les sources de ces rapports, cet appel à vendre Ubisoft serait motivé par les performances décevantes des derniers jeux et les mauvaises prévisions financières. D'autres scandales ont également mis à mal la société : entre la grève des employés ou le débat autour de la propriété numérique des jeux.

Autre scandale qui a mis à mal Ubisoft, en avril 2024, l'éditeur a annoncé retirer l'accès à un jeu vidéo acheté en ligne. Si cela n'a pas surpris les joueurs, des mécontentements ont néanmoins fait surface ravivant le débat sur la propriété numérique. Cela a provoqué un scandale et relancé le débat sur les avantages et les inconvénients des abonnements en comparaison aux licences perpétuelles ou achats définitifs de produits physiques ou de services.

Ubisoft a revu ses prévisions financières à la baisse, estimant que le chiffre d'affaires devrait tomber à environ 1,95 milliard d'euros pour l'exercice fiscal en cours. Ces revers ne sont pas passés inaperçus auprès des investisseurs. Ainsi, le fonds d'investissement slovaque AJ Investments, un investisseur activiste qui détient une petite participation dans Ubisoft, aurait obtenu le soutien d'actionnaires représentant 10 % de la société afin de pousser à la vente.

Les déboires d'Ubisoft créent l'incertitude sur l'avenir du studio

La grève de trois jours décrétée cette semaine vise à protester contre la stratégie de la direction d'Ubisoft qui, selon le personnel, restreint de plus en plus le télétravail, mais entrave également le développement sur le développement des jeux vidéo, après l'échec commercial de « Star Wars: Outlaws » et le report au dernier moment du très attendu « Assassin's Creed Shadows ». Certains ciblent directement la famille Guillemot, qui dirige Ubisoft depuis près de 40 ans.

Un rassemblement de salariés s'est tenu devant le siège d'Ubisoft, à Saint-Mandé, dans le Val-de-Marne, pour exprimer leur mal-être vis-à-vis de la direction prise par la société. Le mouvement de protestation est soutenu par AJ Investments. Il estime que la direction actuelle n'est pas efficace et souhaite des changements. AJ Investments plaide pour qu'Ubisoft envisage de se vendre à des sociétés de capital-investissement ou au géant chinois des jeux Tencent.

« Star Wars: Outlaws, Avatar: Frontiers of Pandora… Les derniers jeux n’étaient pas prêts à être publiés. Quand vous vivez dans une bulle, quand vous pensez que vous êtes le meilleur et qu'il n'y a pas d'opposition contre vous, vous ne voyez pas la réalité en face. Je pense que c’est ce qui se produit dans l'entreprise. Personne ne veut rien dire, tout le monde suit les règles sans se poser de questions », a déclaré Juraj Krupa, fondateur d'AJ Investments.

« J'espère que Tencent proposera quelque chose dans les semaines à venir », appelle Juraj Krupa à BFM Business. Le groupe de jeux vidéo chinois, deuxième actionnaire d'Ubisoft avec 9,99 % des parts (derrière la famille Guillemot à 15 %), est un allié de la famille fondatrice depuis qu'elle l'a fait entrer au capital en 2022. Pour l'heure, l'on ignore si Ubisoft sera disposé à écouter les revendications des grévistes et il est difficile de prévoir comment la situation évoluera.

Clément Montigny, du syndicat STJV, a déclaré à l'AFP que « le passage au travail en personne n'était pas conforme aux promesses faites au personnel et remettait en question la façon dont ils organisent leur vie ». Les responsables d'Ubisoft ont expliqué dans un courriel que le retour au bureau était essentiel pour favoriser la créativité et ont promis de laisser un temps d'adaptation aux salariés. Cependant, les employés ne l'entendent pas cette oreille.

Pour Marc Rutschlé, cette nouvelle donne pourrait également mener à de nombreux départs et provoquer des retards dans la sortie des jeux. « À terme, c’est toute la boîte qui est en péril », s’est-il inquiété. Marc Rutschlé est délégué syndical Solidaires Informatique, l’une des formations ayant appelé à cette grève.

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