
afin d'éviter que les principaux développeurs de jeux suivent cet exemple
Le procès opposant le développeur de Fortnite, Epic Games, à Google au sujet des commissions du Play Store sur les achats intégrés révèle un accord pour surprenant que les deux entreprises ont manqué de conclure. Google a admis au tribunal avoir offert 147 millions de dollars à Epic pour lancer Fortnite sur le Play Store. Le géant de la recherche semble avoir fait cette offre pour empêcher des éditeurs de jeux populaires comme Sony et Nintendo de contourner le Play Store. Epic n'a pas accepté l'offre et a lancé Fortnite sur son site Web en 2018. Cette histoire rappelle l'accord lucratif entre Apple et Google qui fait de ce dernier le moteur de recherche par défaut sur dispositifs iOS.
Après un échec cuisant contre Apple en 2021, Epic a repris de nouveau les armes contre Google pour la même raison : le créateur de Fortnite accuse Apple et Google d'exercer un monopole sur leur magasin d'applications respectif et d'imposer aux développeurs des "taxes extravagantes" sur les achats intégrés. Le juge de la précédente affaire a rejeté l'allégation d'Epic selon laquelle Apple est un monopole, mais a permis aux applications de diriger les utilisateurs vers d’autres options de paiement. Le développeur de jeux vidéo n'a pas abandonné et a fait appel de la décision. En attendant que la procédure aboutisse, Epic ouvre un nouveau front contre Google.
Pour rappel, Epic a lancé Fortnite sur Android en 2018 directement via son site Web, en évitant le Play Store. Cela a permis l'éditeur de jeux de vendre ce qu'il appelle les "V-Bucks", la monnaie de jeu de Fortnite, sans payer la commission exigée pour les applications du Play Store. Mais en avril 2020, Epic a cédé et a publié Fortnite sur le Play Store, en raison d'un certain nombre de facteurs qui l'auraient désavantagé. Epic s'est rebellé quelques mois plus tard et a poursuivi Google en justice. Il souhaite en fait que Google facilite l'utilisation de boutiques d'applications tierces, d'applications chargées latéralement et de moyens de paiement non Google.
Le procès contre Google est en cours et l'on a eu droit à quelques révélations cette semaine. Google a admis devant la Cour avoir proposé un contrat de 147 millions de dollars pour lancer son jeu à succès Fortnite sur le magasin Play Store d'Android. Selon Purnima Kochikar, vice-présidente des partenariats Play chez Google, l'accord a été approuvé et présenté à Epic en 2018. L'argent devait être versé à l'éditeur de jeux sur une période de trois ans, sous la forme d'un "financement incrémentiel" sur trois ans. D'après Epic, l'idée de Google consistait à endiguer une "contagion" potentielle d'applications populaires contournant la boutique officielle d'Android.
Lorsque les applications désertent le Play Store, elles emportent avec elles les lucratifs frais facturés par Google sur les achats intégrés. Epic a allégué que sa décision initiale de lancer Fortnite sur son site Web avait semé la panique chez Google. Epic a cité des documents internes selon lesquels Google craignait que les développeurs de jeux célèbres comme Blizzard, Valve, Sony et Nintendo suivent cet exemple. Il a allégué que l'offre de Google était une tentative de prévenir ce "risque" et a même ajouté que Google a envisagé à un moment de le racheter. Mais Epic n'a pas accepté le pactole de Google et l'idée d'un rachat n'est pas allée bien loin non plus.
Des documents relatifs à cette contagion ont été présentés à la Cour mardi. Selon ces documents, Google craignait que la quasi-totalité des principaux développeurs de jeux quitte le Play Store dans les deux ans suivant la décision d'Epic, ce qui coûterait à Google plusieurs milliards de dollars de recettes. Les documents indiquent que l'absence de Fortnite sur le Play Store pourrait entraîner une perte directe de revenus comprise entre 130 et 250 millions de dollars, ainsi qu'une perte en aval plus importante pouvant atteindre 3,6 milliards de dollars en cas de défection massive. Bien sûr, une telle situation est inacceptable pour le géant de la recherche.
Epic utilise ces documents pour prouver que Google détient un monopole sur la distribution des applications Android, mais Google affirme qu'en raison de ses craintes, l'investissement en valait la peine. En témoignant mardi devant la Cour, Lawrence Koh, l'ancien responsable du développement commercial des jeux du Play Store, a déclaré qu'il n'y avait rien d'infâme dans cette stratégie : « nous voulions juste que les développeurs choisissent le Play Store. Et le fait d'avoir des jeux sur le service était l'investissement qui, selon nous, valait tous les dollars. D'autant plus que ces développeurs auraient pu choisir de se lancer d'abord sur l'iOS d'Apple ».
Google affirme que les exigences d'Epic dans le cadre de ce procès nuiraient à la capacité d'Android d'offrir une expérience utilisateur sécurisée et de concurrencer les rivaux comme l'iOS d'Apple. Mais Epic estime que Google maintient illégalement un monopole sur le Play Store et ponctionne les développeurs. Les experts affirment que l'existence de cet accord ne prouve pas les allégations d'Epic, mais donne toutefois un aperçu intéressant de la manière dont Google conçoit son activité dans le domaine des jeux. Glenn Pomerantz, l'avocat de Google, a décrit cette part de 30 % comme "une redevance de marché, pas une redevance de monopole".
Pomerantz a déclaré que les frais de service pratiqués par le Play Store sont exactement les mêmes que ceux qu'Epic paie dans le magasin Nintendo, le magasin Xbox et le magasin Steam. D'autre part, Steve Allison, responsable de la boutique d'Epic, a contesté le fait que la commission de 30 % soit la norme et a fait le commentaire suivant : « tous ces magasins facturent des frais mégaélevés. Tous ces magasins facturent à un mégadéveloppeur comme Epic les mêmes 30 % ». Mardi, Epic a également réitéré ses propos selon lesquels que "le monopole exercé par Google sur le Play Store constituait une violation des lois antitrust étatiques et fédérales".
Source : procès Epic Games contre Google
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