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La fin d'une ère: John Riccitiello quitte la direction de Unity suite à une controverse sur les prix
Qui a provoqué la colère des développeurs et profité à des concurrents comme Epic Games

Le , par Stéphane le calme

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John Riccitiello, le PDG de Unity, la société dont le moteur de jeu 3D a récemment suscité la colère des développeurs en raison d’une proposition de structure de tarification, a annoncé sa retraite en tant que PDG, président et président du conseil d’administration de la société, selon un communiqué de presse de Unity.

Unity est l’un des moteurs de jeu les plus populaires au monde, utilisé par des millions de développeurs pour créer des jeux et des applications interactives sur différentes plateformes. La société a été fondée en 2004 et a connu une croissance exponentielle au fil des ans, atteignant une valorisation de 35 milliards de dollars lors de son introduction en bourse en septembre 2020.

Riccitiello a rejoint le conseil d’administration de Unity en 2013 et a pris la tête de la société en 2014, à un moment où elle faisait face à des défis importants. Il a aidé Unity à passer d’un modèle de licence perpétuelle à un modèle d’abonnement, à permettre aux développeurs de monétiser leurs créations, à construire d’autres services de jeu pour servir la communauté des créateurs, à conduire la société vers une introduction en bourse et à la positionner comme un pionnier dans la communauté des développeurs.

Parallèlement, dans l'espoir d'éviter une panique boursière, Unity a déclaré qu'il réaffirmait ses précédentes prévisions concernant ses résultats financiers du troisième trimestre, qui seront publiés le 9 novembre.

« Travailler avec Unity sous la direction de John a été l’un des moments forts de ma carrière. John a mené Unity à travers une croissance incroyable au cours des 10 dernières années, nous aidant à nous transformer d’une licence perpétuelle à un modèle d’abonnement, permettant aux développeurs de monétiser, construisant d’autres services de jeu pour servir notre communauté de créateurs, nous conduisant vers une introduction en bourse et nous positionnant comme un pionnier dans la communauté des développeurs. Unity ne serait pas là où elle est aujourd’hui sans l’impact de ses contributions. Je reste enthousiaste pour l’avenir de Unity », a déclaré Roelof Botha, directeur indépendant principal du conseil d’administration de Unity, qui a été nommé président.

« Ce fut un privilège de diriger Unity pendant près d’une décennie et de servir nos employés, nos clients, nos développeurs et nos partenaires, qui ont tous été essentiels à la croissance de la société. Je me réjouis de soutenir Unity pendant cette transition et de suivre le succès futur de la société », a déclaré Riccitiello dans un communiqué.

Riccitiello sera temporairement remplacé par James M. “Jim” Whitehurst, qui a travaillé comme président d’IBM depuis 2020. Whitehurst est un dirigeant expérimenté dans le domaine de la technologie et des sociétés cotées en bourse. Il a précédemment servi comme conseiller principal et président chez IBM, après avoir rejoint la société suite à l’acquisition par IBM de Red Hat, un fournisseur leader de produits et services informatiques open source pour les entreprises, où il a été président-directeur général de 2008 à 2020.

« Je suis honoré de rejoindre Unity en tant que PDG et président par intérim à ce moment important de son évolution », a déclaré Whitehurst dans un communiqué.


La controverse liée à la modification de la structure tarifaire...

Le départ de Riccitiello intervient après une controverse sur les prix qui a provoqué la révolte des développeurs. Il y a quelques semaines, Unity avait annoncé une augmentation des prix basée sur le nombre de téléchargements pour les utilisateurs du moteur qui voulaient publier leurs jeux sur les plateformes mobiles.

La nouvelle structure de paiement de Unity lie des frais aux installations de jeux, lorsque le code Unity Runtime est démarré sur l’appareil d’un joueur, plutôt qu’un modèle de partage des revenus.

Unity a ensuite expliqué en détail le fonctionnement de ce nouveau programme, mais voici l'essentiel : pour qu'un jeu soit éligible à ces nouveaux frais, il doit atteindre un seuil de revenus et de téléchargement spécifique qui change en fonction du niveau d'abonnement Unity pour lequel un développeur paie. Ces frais sont ensuite répartis en fonction de l'endroit où le jeu est acheté, ce qui signifie qu'un jeu acheté aux États-Unis, au Royaume-Uni et sur d'autres marchés « standards » se voit imposer des frais plus élevés que lorsqu'il est acheté sur des marchés « émergents » comme l'Inde ou la Chine.

Suite à cette annonce, la société s'est attirée les foudres de la communauté des développeurs de jeux vidéo sur les réseaux sociaux.

Unity a affirmé que cette politique ne toucherait que 10 % de ses clients, mais les développeurs ont estimé qu’elle était injuste, punitive et nuisible à l’industrie du jeu.

Certains développeurs ont noté que les modifications ont été apportées unilatéralement sans véritable avertissement aux développeurs, les enfermant dans un produit qu'ils n'ont d'autre choix que d'utiliser et de payer.

Brandon Sheffield, directeur du studio indépendant Necrosoft Games, a déclaré : « Nous n'avions pas prévu cela, et cela nous fout massivement sur Demonschool, qui est en passe d'être notre jeu le plus réussi ». « [Nous] n’avons pas la possibilité de dire non, puisque nous sommes sur le point de le sortir et que ce changement est dans 4 mois. Vous ne pouvez pas simplement refaire un jeu entier dans un autre moteur lorsque vous travaillez dessus depuis plus de 4 ans ».

Certains développeurs ont annoncé qu’ils allaient abandonner Unity au profit d’autres moteurs de jeu, comme Unreal Engine ou Godot. D’autres ont menacé de supprimer leurs jeux faits avec Unity ou de les retirer des services d’abonnement comme le Xbox Game Pass. Certains ont même envoyé des messages haineux et des menaces à Unity et à ses employés, ce qui a conduit la société à fermer temporairement ses bureaux de San Francisco et d’Austin.

Face au tollé, Unity a finalement reconnu son erreur et présenté ses excuses : « Nous vous avons entendus », a écrit Unity. « Nous nous excusons pour la confusion et l’angoisse que la politique de frais au runtime que nous avons annoncée mardi a causée. Nous écoutons, nous parlons à nos membres d’équipe, à notre communauté, à nos clients et à nos partenaires, et nous allons apporter des modifications à la politique. Nous partagerons une mise à jour dans quelques jours. Merci pour vos commentaires honnêtes et critiques ».

Puis, l'entreprise a décidé de modifier, voire annuler, certains aspects clés de sa politique controversée.

Les réactions ont plutôt été mitigées. Si certains optaient pour un optimisme modéré, d'autres ont été moins indulgents et ont estimé que, parce que la confiance était désormais brisé, ils travailleraient à aller voir ailleurs.


... a mis en lumière les tensions entre Unity et ses concurrents

La controverse avait également mis en lumière les tensions entre Unity et ses concurrents, notamment Epic Games, le créateur du moteur Unreal Engine, qui avait profité de la situation pour attirer les développeurs mécontents vers sa plateforme. Epic Games avait offert aux développeurs de Unity une réduction de 50% sur les frais de licence d’Unreal Engine pendant un an, ainsi qu’un accès gratuit à la plateforme de distribution de jeux Epic Games Store.

Re-Logic, développeur de Terraria, a réagi à la débâcle des frais d'installation de Unity en condamnant cette décision et en faisant un don de 100 000 dollars à Godot et à la FNA. Bien que le studio n'utilise pas Unity en dehors de quelques éléments sur console et mobile, il a déclaré que la décision de l'entreprise de mettre en œuvre un RunTime Fee qui facturera les développeurs qui franchissent certains seuils sur une base par installation a abouti à la « destruction de la confiance ». Re-Logic a estimé qu'une déclaration publique n'est pas une réponse suffisante à cette décision « sournoise ».

La perte d'un moteur de jeu convivial et de premier plan au profit des forces obscures qui ont un impact négatif sur une grande partie de l'industrie du jeu nous a consternés, c'est le moins que l'on puisse dire. Nous condamnons et rejetons sans équivoque les récentes modifications des CGU et des frais proposées par Unity, ainsi que la manière sournoise dont elles ont été mises en œuvre. La manière désinvolte avec laquelle des années de confiance cultivées par Unity ont été mises de côté pour un autre moyen de pressurer les éditeurs, les studios et les joueurs est la partie la plus triste. Le fait que cette décision n'était absolument pas nécessaire fait entrer les choses dans la catégorie des tragédies ; un récit édifiant que l'industrie n'oubliera pas de sitôt.

Un habitué des situations houleuses ?

Riccitiello n'est pas étranger à la controverse. Il a passé près de deux décennies chez la grande enseigne du jeu vidéo Electronic Arts, y compris en tant que directeur général, et a acquis la réputation de tenter de soutirer de l'argent des jeux d'une manière qui frustrait parfois les joueurs.

Il a un jour lancé l'idée aux actionnaires que les joueurs pourraient être prêts à payer un dollar chaque fois qu'ils auraient besoin de recharger leurs armes virtuelles tout en jouant à Battlefield, un jeu de tir à la première personne populaire. En 2013, Riccitiello a quitté E.A., s’excusant des mauvaises performances financières de l’entreprise.

Chez Unity, qu'il a rejoint l'année suivante, il a un jour déclaré que les développeurs qui ne trouvaient pas de moyens de facturer rapidement de l'argent aux joueurs étaient des « f*cking idiots », au cours d'une interview, provoquant une vague de condamnation. Il s'est par la suite excusé pour son choix de mots et a tenté de clarifier sa pensée.


John Riccitiello, ancien PDG d'Unity

Conclusion

Riccitiello a mené l’entreprise à une introduction en bourse réussie en 2020. Mais le cours de l’action d’Unity a baissé depuis lors. L’activité publicitaire de l’entreprise, qui représente plus de la moitié de ses revenus, a été menacée par les modifications apportées par Apple à ses appareils mobiles qui limitent la quantité de données qu’elle peut collecter auprès des utilisateurs.

La démission de Riccitiello soulève des questions sur l’avenir de Unity et sa stratégie pour rester compétitif et fidéliser sa communauté de développeurs. La société devra également trouver un nouveau PDG permanent qui sera capable de diriger Unity vers sa prochaine phase de croissance et d’innovation. Le conseil d’administration de Unity a annoncé qu’il lancera un processus de recherche complet, avec l’aide d’un cabinet de recrutement de premier plan, pour identifier un PDG permanent.

Source : communiqué Unity

Et vous ?

Quelles sont, selon vous, les raisons qui ont poussé John Riccitiello à quitter son poste de PDG de Unity ?
Quel est l’impact de la controverse relative aux changements de la tarification sur la réputation et la fidélité des développeurs à Unity ?
Quels avantages et inconvénients voyez-vous dans les différents modèles de tarification pour les moteurs de jeu ?
Comment Unity peut-il se différencier de ses concurrents, notamment Epic Games, et maintenir son leadership dans le secteur des moteurs de jeu ?
Quels sont les critères et les qualités que le nouveau PDG de Unity devra avoir pour réussir à diriger la société vers sa prochaine phase de croissance et d’innovation ?

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Avatar de Prox_13
Membre éprouvé https://www.developpez.com
Le 10/10/2023 à 10:08
Incroyable, le PDG qui voulait forcer des frais était en fait l'ex directeur général d'EA. On dirait la fin d'un épisode de Scooby-Doo.
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