Créée en 2003 par le studio Infinity Ward et éditée par Activision Blizzard, la série de jeux vidéo Call of Duty fait partie des sagas les plus célèbres de l’histoire. Le dernier épisode en date est Call of Duty: Modern Warfare, sorti en 2019.
Malgré son succès florissant, la série a fait l’objet de nombreuses controverses, notamment autour des scènes qui favoriseraient l’agressivité ou l’utilisation d’un moteur graphique jugé vieillissant. Et en novembre 2017, une affaire fait son apparition : le constructeur militaire AM General a déposé une plainte devant le tribunal de district américain de Manhattan, accusant Activision Blizzard d’avoir mis en évidence ses High mobility multipurpose wheeled vehicle (également appelés HMMWV ou Humvee), dans la série, ainsi que dans des jouets et des livres, sans son autorisation.
À l’époque, le constructeur avait indiqué que le succès de Call of Duty s’est fait « au détriment d’AM General et des consommateurs qui ont été trompés en leur faisant croire qu’AM General concède des licences sur les jeux vidéo ou est en quelque sorte lié ou impliqué dans la création des jeux ».
Deux ans et quatre mois plus tard, le juge fédéral George B. Daniels a donné raison à Activision Blizzard en se référant au Premier amendement de la Constitution des États-Unis, protégeant notamment la liberté d’expression dans le pays.
Pour justifier sa décision, le juge Daniels s’est notamment référé à une décision de justice prononcée en 1989, suite à un procès intenté par l’actrice Ginger Rogers au sujet du film « Ginger et Fred », autorisant les œuvres artistiques à utiliser des marques tant qu’elles ne trompent pas le spectateur. Il a ensuite lancé un test dit « Polaroid » pour déterminer si les joueurs reconnaissent vraiment les Humvees dans la série. Le résultat est largement en faveur de l'éditeur puisque seulement 16 % des sondés n’ont pas répondu positivement.
Mais AM General n’en est pas resté là, le constructeur avait prouvé l’existence de « documents, des courriels et des témoignages » montrant la présence de Humvees décorés de logos Call of Duty lors d’événements promotionnels et indiquant que des guides d’utilisation mentionnant qu’Activision Blizzard possède ou octroie une licence pour les HMMWV.
En réponse, le juge affirme que ces preuves sont « circonstancielles, même si elles bénéficient de toutes les déductions raisonnables en faveur du plaignant » et « ne démontrent pas une volonté de « semer la confusion entre les produits des deux sociétés » ».
« Si le réalisme est un objectif artistique, alors la présence dans les jeux de guerre modernes de véhicules employés par de véritables forces armées sert sans aucun doute cet objectif », conclut le juge.
Source : La décision de justice
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Le , par Axel Lecomte
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