L’architecture matérielle de la PlayStation3 (PS3) de Sony était fascinante à l’époque : cette machine embarquait un processeur multicœur « ;Super Cell ;» avec huit SPE (Synergetic Processing Element) et offrait des graphismes à couper le souffle. Par ailleurs, Sony insistait fortement sur la fonctionnalité « ;OtherOS ;» qui accompagnait sa console de jeu à son lancement et permettait d’installer un autre système d’exploitation comme Linux sur la PS3. La société japonaise affirmait même que sa console de jeu constituait une machine idéale pour le HPC et la recherche. À ce propos, rappelons que l’US Air Force a lancé un projet - le projet Condor - en 2011 qui avait permis de créer un supercalculateur basé sur 1716 consoles de jeu PS3 interconnectées.
Après quelques années, Sony a publié une mise à jour du firmware de sa console qui supprimait la fonctionnalité « ;OtherOS ;», en invoquant des raisons de sécurité. Cette décision n’était cependant pas du goût de tous les propriétaires de PS3. Et pour cause : les utilisateurs qui refusaient d’effectuer la mise à jour se sont retrouvés privés de plusieurs fonctionnalités de la console à l’instar de l’accès au Playstation Network, de sorte que tous les jeux et services en ligne ont tout simplement cessé de fonctionner. Il faut aussi noter que certains jeux imposaient de disposer d’un firmware plus récent pour continuer de fonctionner ou se lancer.
Les utilisateurs étaient donc face à un dilemme : conserver OtherOS avec une PS3 qui ne permet plus de jouer comme on le voudrait, continuer à utiliser normalement sa PS3 amputée de OtherOS ou pirater (jailbreaker) une PS3 mise à jour. Signalons au passage que des rumeurs laissent entendre que Sony avait mis en avant la fonctionnalité « OtherOS » sur sa PS3 afin de la vendre officiellement comme un ordinateur et non comme une console de jeu, ce qui permettait de réduire les droits de douane.
Après un recours collectif intenté à l’encontre de Sony par plusieurs propriétaires de PS3, un tribunal a décidé en 2016 que le fabricant japonais de PlayStation devait verser une indemnité aux plaignants qui avaient utilisé Linux sur leur PS. Les premiers versements ont, semble-t-il, débuté, un bénéficiaire ayant publié une photo du chèque de 10,07 dollars que lui a récemment envoyé Sony par la poste. Ce dernier apparait de toute évidence dépité :
« ;En 2008, j’ai acheté une PS3 Sony pour le divertissement et plus précisément pour faire tourner Linux à l’aide de la fonction “OtherOS”. En l’espace de quelques années, Sony a lancé une mise à jour pour supprimer cette fonctionnalité. 10 ans plus tard, j’ai finalement reçu ce chèque de litige par la poste. Une décennie plus tard, je suis toujours énervé à ce sujet. Dix dollars, c’est une insulte. Je ne veux pas de ton argent. Je veux récupérer les fonctionnalités de mon autre système d’exploitation ;».
Sony a débloqué un fond de 3,75 millions dollars pour le règlement de cette affaire et des diverses charges associées, incluant 2,25 millions de dollars d’honoraires aux avocats. Les demandes d’indemnisation des plaignants (jusqu’à concurrence de 65,00 USD) sont payées au prorata après le paiement de tous les frais, indemnités et services dus. Le montant exact perçu par chaque plaignant dépend du nombre de demandes valides soumises. L'entreprise japonaise était censée verser entre 9 et 65 dollars à chacun des plaignants.
Source : OtherOSsettlement
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En 2008, il a acheté une PS3 pour jouer et surtout faire tourner Linux grâce à OtherOS,
Mais Sony a retiré cette fonctionnalité via une mise à jour
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Mais Sony a retiré cette fonctionnalité via une mise à jour
Le , par Christian Olivier
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