Les employés ont annoncé avoir repris le travail le 3 avril. Toutefois, le dialogue avec la direction est resté bloqué et c'est cette absence d'évolution qui a entraîné la fin de la grève. Un fonds avait été mis en place afin d'aider les grévistes dans leur mouvement. Celui-ci a permis de récolter plus de 14 000 €.
Un mouvement qui finit, sans pour autant avoir abouti à une solution. Une quinzaine d'employés ont décidé de recourir aux prud'hommes afin d'obtenir gain de cause. Voici un communiqué des employés, après six semaines de grève :
Escalation
Après 6 semaines de grève et un manque de volonté évident à faire évoluer la situation, la direction d’Eugen Systems avance enfin à visage découvert et ne cache plus qu’elle n’a aucune intention de négocier.
La dernière rencontre du vendredi 23 mars n’a duré en tout et pour tout qu’une quinzaine de minutes. Et pour cause, face aux refus systématiques de la direction, il a été demandé si elle accepterait de négocier quoi que ce soit. Sa réponse est aussi claire que concise : non.
La précédente rencontre avait eu lieu le 21 mars.
La direction avait rédigé unilatéralement un projet d’accord de fin de grève. Toutes nos revendications y étaient refusées ou ignorées, déclarant au passage que la grève était inutile et que le dialogue avait toujours été ouvert. Plutôt osé après avoir ignoré les grévistes pendant 2 semaines et la majorité des remarques remontées par les délégués du personnel pendant plus d’un an.
Dans ce projet d’accord la direction met en avant les efforts qu’elle consent à faire envers nous qui justifieraient l’arrêt de la grève.
Parmi ces engagements on trouve en réalité une majorité d’obligations légales qui auraient dues être remplies sans que nous n’ayons à les demander.
La grève a été déclenchée en raison du non-respect de la loi, faire passer son application partielle pour un geste gracieux de leur part ne nous trompe pas.
Toutes nos propositions ont été refusées en bloc, même celles n’engendrant aucun coût pour l’employeur.
Il nous a par exemple été refusé un étalement des retenues de salaire des jours de grève sur plusieurs mois, un compromis courant qui permettrait de nous laisser de quoi vivre chaque mois.
Pour justifier ce refus, il nous a été répondu que ce n’était pas une question d’argent.
De plus, suite à notre insistance, la direction avait signé le 5 mars un accord écrit à payer la cotisation obligatoire à la médecine du travail et à nous en apporter immédiatement la preuve une fois le paiement effectué. Le paiement date du 12 mars, et la direction n’a daigné en partager la preuve que lors de la rencontre du 21. 9 jours donc après le paiement. La direction parait avoir quelques difficultés à respecter un accord signé.
Puisque ni la discussion ni la grève ne semblent affecter nos employeurs et qu’exiger le respect de la loi semble être une demande exagérée à leurs yeux, nous estimons qu’il est temps d’affermir nos méthodes.
Une quinzaine d’anciens et actuels employés d’Eugen Systems ont entamé une procédure aux prud’hommes. Cela ne concerne cependant que les contentieux passés et ne permettra donc pas de régler les problèmes de fond en termes de conditions de travail et de respect pour le travail fourni.
Ces 6 semaines de grève n’ont toutefois pas été totalement infructueuses : nous avons pu nous concerter, créer des liens avec divers organismes et personnes. Notre situation n’est pas unique et d’autres entreprises profitent de la passion des employés pour mettre en place des conditions de travail illégales.
Nous invitons toutes les personnes, groupes et associations qui voient en notre lutte un combat juste à nous aider, que ce soit : médiatiquement en partageant les articles décrivant notre situation, financièrement via la caisse de grève, moralement par vos messages de soutien et en témoignant de la légitimité de cette lutte sur les réseaux, par vos conseils, appuis, etc. Toute aide que vous pourrez apporter sera la bienvenue.
Distribution de la caisse de grève
Nous avons procédé à une première répartition de la caisse après un mois de grève (mi-mars). A ce moment-là, le montant de la caisse était de 8070€ provenant de 182 participants, ainsi que 550€ de dons directs. Pour une complète transparence nous vous indiquons notre méthode de distribution qui a été la suivante :
Merci à tous et à toutes pour vos messages de soutien et vos dons. Ils nous aident à tenir le coup, et nous rappellent que notre cause est juste et notre action nécessaire.
Les employés grévistes d’Eugen Systems
Après 6 semaines de grève et un manque de volonté évident à faire évoluer la situation, la direction d’Eugen Systems avance enfin à visage découvert et ne cache plus qu’elle n’a aucune intention de négocier.
La dernière rencontre du vendredi 23 mars n’a duré en tout et pour tout qu’une quinzaine de minutes. Et pour cause, face aux refus systématiques de la direction, il a été demandé si elle accepterait de négocier quoi que ce soit. Sa réponse est aussi claire que concise : non.
La précédente rencontre avait eu lieu le 21 mars.
La direction avait rédigé unilatéralement un projet d’accord de fin de grève. Toutes nos revendications y étaient refusées ou ignorées, déclarant au passage que la grève était inutile et que le dialogue avait toujours été ouvert. Plutôt osé après avoir ignoré les grévistes pendant 2 semaines et la majorité des remarques remontées par les délégués du personnel pendant plus d’un an.
Dans ce projet d’accord la direction met en avant les efforts qu’elle consent à faire envers nous qui justifieraient l’arrêt de la grève.
Parmi ces engagements on trouve en réalité une majorité d’obligations légales qui auraient dues être remplies sans que nous n’ayons à les demander.
- Nous apporter la preuve que la médecine du travail sera bien payée l’an prochain. L’adhésion à la médecine du travail est une obligation légale, nous ne devrions pas avoir besoin d’un tel engagement pour être certains que ce soit fait.
- Mettre en place une salle de pause à chaque étage des locaux pour pouvoir accueillir suffisamment de monde. C’est encore une obligation légale qui n’avait d’ailleurs pas été réclamée dans le cadre de la grève.
- La promesse d’un futur accord d’entreprise sur les classifications. Une discussion sur ce point était déjà prévue. De plus, avant de discuter de nouvelles classifications peut-être faudrait-il commencer par respecter celles qui nous sont dues ?
- Détailler le calcul des quelques rattrapages de salaires et primes de vacances sur 3 ans. Il s’agit de la durée de prescription légale qu’imposerait un tribunal en plus de dommages et intérêts. Sachant que la prime n’a jamais été versée, qu’en est-il des années précédentes ?
- Comptabilisation des heures de négociation comme des heures travaillées pour les 4 membres de la délégation. Il s’agit une fois de plus d’une obligation légale.
La grève a été déclenchée en raison du non-respect de la loi, faire passer son application partielle pour un geste gracieux de leur part ne nous trompe pas.
Toutes nos propositions ont été refusées en bloc, même celles n’engendrant aucun coût pour l’employeur.
Il nous a par exemple été refusé un étalement des retenues de salaire des jours de grève sur plusieurs mois, un compromis courant qui permettrait de nous laisser de quoi vivre chaque mois.
Pour justifier ce refus, il nous a été répondu que ce n’était pas une question d’argent.
De plus, suite à notre insistance, la direction avait signé le 5 mars un accord écrit à payer la cotisation obligatoire à la médecine du travail et à nous en apporter immédiatement la preuve une fois le paiement effectué. Le paiement date du 12 mars, et la direction n’a daigné en partager la preuve que lors de la rencontre du 21. 9 jours donc après le paiement. La direction parait avoir quelques difficultés à respecter un accord signé.
Puisque ni la discussion ni la grève ne semblent affecter nos employeurs et qu’exiger le respect de la loi semble être une demande exagérée à leurs yeux, nous estimons qu’il est temps d’affermir nos méthodes.
Une quinzaine d’anciens et actuels employés d’Eugen Systems ont entamé une procédure aux prud’hommes. Cela ne concerne cependant que les contentieux passés et ne permettra donc pas de régler les problèmes de fond en termes de conditions de travail et de respect pour le travail fourni.
Ces 6 semaines de grève n’ont toutefois pas été totalement infructueuses : nous avons pu nous concerter, créer des liens avec divers organismes et personnes. Notre situation n’est pas unique et d’autres entreprises profitent de la passion des employés pour mettre en place des conditions de travail illégales.
Nous invitons toutes les personnes, groupes et associations qui voient en notre lutte un combat juste à nous aider, que ce soit : médiatiquement en partageant les articles décrivant notre situation, financièrement via la caisse de grève, moralement par vos messages de soutien et en témoignant de la légitimité de cette lutte sur les réseaux, par vos conseils, appuis, etc. Toute aide que vous pourrez apporter sera la bienvenue.
Distribution de la caisse de grève
Nous avons procédé à une première répartition de la caisse après un mois de grève (mi-mars). A ce moment-là, le montant de la caisse était de 8070€ provenant de 182 participants, ainsi que 550€ de dons directs. Pour une complète transparence nous vous indiquons notre méthode de distribution qui a été la suivante :
- compensation intégrale du coût de la grève aux personnes qui en avaient strictement besoin. Ces personnes ont pu temporairement apporter un soutien actif au mouvement malgré leurs difficultés financières, entièrement grâce à vous.
- comptabilisation du nombre de journées de grève auxquelles a participé chacun, pour arriver à un total de 292 journées.
- chaque gréviste non remboursé a pu indiquer le pourcentage de ses parts qu’il souhaite recevoir. Cela permet aux personnes qui jugent pouvoir se le permettre, si elles le souhaitent, de laisser une partie de leur compensation pour les autres. C’est bien entendu une action volontaire, chacun recevant l’intégralité de sa compensation par défaut. Cela fait un total de 261 parts.
- compensation individuelle équivalant au nombre de parts multiplié par la valeur d’une part. Au final cela représente, pour une personne ayant fait grève pendant tout le mois et n’ayant pas redistribué ses parts, un montant d’à peu près 630 €.
Merci à tous et à toutes pour vos messages de soutien et vos dons. Ils nous aident à tenir le coup, et nous rappellent que notre cause est juste et notre action nécessaire.
Les employés grévistes d’Eugen Systems
Cette grève aura donc permis de médiatiser une situation dans une société produisant des jeux vidéo ainsi que le Syndicat des Travailleurs et Travailleuses du Jeu Vidéo (STJV) qui, comme toujours, héberge le communiqué de fin de grève des employés d'Eugen System :
Second Wave
Comme vous avez pu le lire dans notre précédent communiqué, les négociations avec la direction sont au point mort.
Nous pensons que nous n’obtiendrons pas d’avancées supplémentaires avec cette grève, malgré nos réclamations qui relèvent du respect du Code du travail et de notre convention collective.
Ainsi, nous avons cessé la grève le mardi 3 avril, après plus d’un mois et demi, pour conserver nos ressources en vue du futur. Mais ce constat clinique n’entame en rien notre détermination : bien que la grève soit terminée, le conflit lui, ne l’est pas. Nous continuons, par les moyens légaux dont nous disposons, de lutter pour faire valoir nos droits. Ainsi une quinzaine de salariés et anciens salariés d’Eugen Systems ont saisi le conseil des prud’hommes. Nous ne perdons toutefois pas de vue que ce mouvement a été porté par un collectif de 24 salariés au total, sur 44 salariés dans l’entreprise, pour une amélioration des conditions de travail au bénéfice de tous.
Si nous avons pu tenir plus d’un mois et demi, c’est bien grâce au soutien reçu, qu’il s’agisse de messages d’encouragement ou de dons de votre part à tous et à toutes.
L’intérêt public (médias, politiques, joueurs…) pour ce mouvement social inédit nous conforte dans l’idée que cela n’a pas été vain, et que nous avons raison de nous battre pour nos droits. Nous comptons bien aider cette industrie à mûrir, à reconnaître la valeur de notre travail et de nos compétences.
Et nous continuerons à le faire, quelles que soient les tentatives d’intimidation qui pourront avoir lieu.
Les employés grévistes d’Eugen Systems
Comme vous avez pu le lire dans notre précédent communiqué, les négociations avec la direction sont au point mort.
Nous pensons que nous n’obtiendrons pas d’avancées supplémentaires avec cette grève, malgré nos réclamations qui relèvent du respect du Code du travail et de notre convention collective.
Ainsi, nous avons cessé la grève le mardi 3 avril, après plus d’un mois et demi, pour conserver nos ressources en vue du futur. Mais ce constat clinique n’entame en rien notre détermination : bien que la grève soit terminée, le conflit lui, ne l’est pas. Nous continuons, par les moyens légaux dont nous disposons, de lutter pour faire valoir nos droits. Ainsi une quinzaine de salariés et anciens salariés d’Eugen Systems ont saisi le conseil des prud’hommes. Nous ne perdons toutefois pas de vue que ce mouvement a été porté par un collectif de 24 salariés au total, sur 44 salariés dans l’entreprise, pour une amélioration des conditions de travail au bénéfice de tous.
Si nous avons pu tenir plus d’un mois et demi, c’est bien grâce au soutien reçu, qu’il s’agisse de messages d’encouragement ou de dons de votre part à tous et à toutes.
L’intérêt public (médias, politiques, joueurs…) pour ce mouvement social inédit nous conforte dans l’idée que cela n’a pas été vain, et que nous avons raison de nous battre pour nos droits. Nous comptons bien aider cette industrie à mûrir, à reconnaître la valeur de notre travail et de nos compétences.
Et nous continuerons à le faire, quelles que soient les tentatives d’intimidation qui pourront avoir lieu.
Les employés grévistes d’Eugen Systems
Source
Le Syndicat des Travailleurs et Travailleuses du Jeu Vidéo