Act of Grève
En ce 14 février 2018, nous, 21 employés d’Eugen Systems, avons décidé de nous mettre en grève. En cette date on pourrait être tenté de se dire que nous avons préféré flatter l’être aimé au lieu de nous rendre, comme il se doit, sur notre lieu de travail. Il n’en n’est rien, même si nous sommes animés d’une certaine passion qui elle en revanche est teintée de fureur.
Cela fait maintenant près de quinze mois que nous discutons avec la direction de graves atteintes à nos droits. Comme n’importe qui à notre place, nous sommes partis du principe que le dialogue, les arguments et la raison seraient plus efficaces qu’une confrontation directe. Après tout un employeur devrait être capable de comprendre que la loi est ce qu’elle est, et qu’il est légitime que ses employés exigent qu’elle soit appliquée, y compris à leur avantage. Devant le mur qui nous a été opposé durant les six premiers mois de négociation, nous avons été contraints de faire appel à un avocat pour rappeler la loi à notre employeur. Rappeler que les minima de salaires ne sont pas sujets à négociation et que ni notre qualification, ni notre contrat de travail ni la loi ne le sont davantage. Des demandes qui se situent bien loin de l’inacceptable. Pour toute réponse nous avons eu des promesses, « tout sera réglé » nous disait-on. Naïfs que nous sommes nous y avons cru.
Plus naïfs encore, nous avons continué à y croire encore de nombreux mois, mais au matin de ce 14 février nous nous sommes rendus à une évidence qui désormais n’échappait plus à grand monde : trop c’est trop.
En arrivant au bureau, chacun d’entre nous a pu découvrir plusieurs mails sur sa boîte professionnelle : tout d’abord un mail collectif nous indiquant que nos heures supplémentaires, non rémunérées jusqu’alors, un sujet de contentieux depuis le début, n’auraient été absentes de nos fiches de paie que par la faute de nos deux gestionnaires de paie successifs. En somme, ce que nous présentions comme une atteinte à nos droits nous est maintenant présenté comme une erreur administrative. Ainsi, notre salaire brut a diminué pour pouvoir justifier nos heures supplémentaires sans nous régulariser d’un centime. Alors même que ces nouveaux salaires bruts passent pour plusieurs salariés en-dessous des minima légaux.
Par ailleurs, un certain nombre d’employés se sont vus annoncer dans un autre mail que les conditions spécifiquement mentionnées dans leur contrat de travail, ainsi que dans la convention collective, n’étaient pas reconnues comme légitimes par la direction. Cette dernière justifiant à ce titre de ne pas leur attribuer les grades, salaires et avantages associés. Quelle joie par exemple pour un développeur bac +4 avec plusieurs années d’expérience et un poste d’ingénieur, que d’arriver un matin et de voir qu’il a désormais le statut et le grade de technicien, avec un salaire qui va de pair.
Cette nouvelle fuite en avant de la direction a mis le feu aux poudres : devant le refus de nous payer comme la loi l’exige, et face à l’absence manifeste de considération pour la valeur de notre travail, nous en sommes arrivés à la conclusion que, pour nous faire entendre, nous n’avions plus d’autre option que de nous mettre en grève.
Nous n’avons pas voulu le conflit, et nous étions même prêts à accepter un certain nombre de compromis. Mais face à un tel manque de respect, il ne nous reste plus qu’à faire usage de nos droits les plus fondamentaux qui, à défaut de résoudre la totalité des problèmes auxquels nous sommes confrontés, aura, espérons–le, le mérite d’attirer l’attention des joueurs, de l’opinion publique ou des élus sur la situation catastrophique de l’industrie pour laquelle nous travaillons.
Les employés grévistes d’Eugen Systems, qui s’il est nécessaire de le rappeler ne sont pas des PNJ
En ce 14 février 2018, nous, 21 employés d’Eugen Systems, avons décidé de nous mettre en grève. En cette date on pourrait être tenté de se dire que nous avons préféré flatter l’être aimé au lieu de nous rendre, comme il se doit, sur notre lieu de travail. Il n’en n’est rien, même si nous sommes animés d’une certaine passion qui elle en revanche est teintée de fureur.
Cela fait maintenant près de quinze mois que nous discutons avec la direction de graves atteintes à nos droits. Comme n’importe qui à notre place, nous sommes partis du principe que le dialogue, les arguments et la raison seraient plus efficaces qu’une confrontation directe. Après tout un employeur devrait être capable de comprendre que la loi est ce qu’elle est, et qu’il est légitime que ses employés exigent qu’elle soit appliquée, y compris à leur avantage. Devant le mur qui nous a été opposé durant les six premiers mois de négociation, nous avons été contraints de faire appel à un avocat pour rappeler la loi à notre employeur. Rappeler que les minima de salaires ne sont pas sujets à négociation et que ni notre qualification, ni notre contrat de travail ni la loi ne le sont davantage. Des demandes qui se situent bien loin de l’inacceptable. Pour toute réponse nous avons eu des promesses, « tout sera réglé » nous disait-on. Naïfs que nous sommes nous y avons cru.
Plus naïfs encore, nous avons continué à y croire encore de nombreux mois, mais au matin de ce 14 février nous nous sommes rendus à une évidence qui désormais n’échappait plus à grand monde : trop c’est trop.
En arrivant au bureau, chacun d’entre nous a pu découvrir plusieurs mails sur sa boîte professionnelle : tout d’abord un mail collectif nous indiquant que nos heures supplémentaires, non rémunérées jusqu’alors, un sujet de contentieux depuis le début, n’auraient été absentes de nos fiches de paie que par la faute de nos deux gestionnaires de paie successifs. En somme, ce que nous présentions comme une atteinte à nos droits nous est maintenant présenté comme une erreur administrative. Ainsi, notre salaire brut a diminué pour pouvoir justifier nos heures supplémentaires sans nous régulariser d’un centime. Alors même que ces nouveaux salaires bruts passent pour plusieurs salariés en-dessous des minima légaux.
Par ailleurs, un certain nombre d’employés se sont vus annoncer dans un autre mail que les conditions spécifiquement mentionnées dans leur contrat de travail, ainsi que dans la convention collective, n’étaient pas reconnues comme légitimes par la direction. Cette dernière justifiant à ce titre de ne pas leur attribuer les grades, salaires et avantages associés. Quelle joie par exemple pour un développeur bac +4 avec plusieurs années d’expérience et un poste d’ingénieur, que d’arriver un matin et de voir qu’il a désormais le statut et le grade de technicien, avec un salaire qui va de pair.
Cette nouvelle fuite en avant de la direction a mis le feu aux poudres : devant le refus de nous payer comme la loi l’exige, et face à l’absence manifeste de considération pour la valeur de notre travail, nous en sommes arrivés à la conclusion que, pour nous faire entendre, nous n’avions plus d’autre option que de nous mettre en grève.
Nous n’avons pas voulu le conflit, et nous étions même prêts à accepter un certain nombre de compromis. Mais face à un tel manque de respect, il ne nous reste plus qu’à faire usage de nos droits les plus fondamentaux qui, à défaut de résoudre la totalité des problèmes auxquels nous sommes confrontés, aura, espérons–le, le mérite d’attirer l’attention des joueurs, de l’opinion publique ou des élus sur la situation catastrophique de l’industrie pour laquelle nous travaillons.
Les employés grévistes d’Eugen Systems, qui s’il est nécessaire de le rappeler ne sont pas des PNJ
Bonjour,
Comme vous avez pu le lire dans la presse et sur les réseaux sociaux, 21 des 44 salariés d’Eugen Systems sont en grève depuis le 14 février après-midi. Il nous a semblé nécessaire de fournir certains éléments permettant de comprendre la situation.
La semaine de travail chez Eugen Systems est fixée à 38,5 heures. Comme spécifié dans chaque contrat de travail, la rémunération annuelle brute de chaque salarié inclut, d’une part, la rémunération pour 35 heures de travail, ainsi que les éventuelles heures supplémentaires dans la limite d’1,72 heure par semaine. Par ailleurs, en complément, chaque employé dispose d’1 jour de RTT par mois, qu’il peut prendre lorsqu’il le souhaite, même par demi-journée.
Les feuilles de paie, qui sont habituellement envoyées dans les temps aux employés, ont été exceptionnellement envoyées en retard pour la paie de janvier. D’une part en raison de la simplification du bulletin de paie liée aux dernières réformes législatives impliquant des complications pour la préparation des bulletins de paie. D’autre part une mise à jour sur la présentation des bulletins de paie pour mentionner les heures effectives accomplies. A ce titre, chaque salarié a reçu un courrier explicatif.
Les salaires, eux, ont été versés dans les temps à la date habituelle de paie.
Nous tenons à préciser que la société Eugen Systems respecte parfaitement les minimums de salaires pour l’ensemble des employés, et en tout état de cause a réalisé des régularisations lorsque cela était nécessaire.
Nous avons remarqué une erreur de mise à jour sur la fiche de paie de 2 salariés, qui sera bien évidemment corrigée sur la paie de février 2018.
Il n’y a aucune culture du crunch chez Eugen Systems. Il est arrivé une fois, en 2010 lors de la publication de RUSE, que la direction sollicite 3 employés afin de rester travailler une seule journée, un samedi : Cette journée de travail a permis de veiller à la stabilité des serveurs et au bon déroulé du lancement du jeu. Depuis, nous avons publié 5 jeux, et cela ne s’est jamais reproduit.
Enfin, la Direction s’attache à communiquer avec les représentants du personnel au cours des réunions, et des discussions internes sont actuellement en cours concernant la classification de certains employés. Elles se poursuivront jusqu’à ce qu’un accord soit trouvé.
Comme échangé avec les délégués du personnel lors de la réunion du mois de décembre 2017, Eugen Systems organise, à compter de la semaine prochaine, les entretiens annuel et professionnel des collaborateurs, ce qui permettra un temps d’échange avec chacun.
Merci de votre attention,
Eugen Systems
Comme vous avez pu le lire dans la presse et sur les réseaux sociaux, 21 des 44 salariés d’Eugen Systems sont en grève depuis le 14 février après-midi. Il nous a semblé nécessaire de fournir certains éléments permettant de comprendre la situation.
La semaine de travail chez Eugen Systems est fixée à 38,5 heures. Comme spécifié dans chaque contrat de travail, la rémunération annuelle brute de chaque salarié inclut, d’une part, la rémunération pour 35 heures de travail, ainsi que les éventuelles heures supplémentaires dans la limite d’1,72 heure par semaine. Par ailleurs, en complément, chaque employé dispose d’1 jour de RTT par mois, qu’il peut prendre lorsqu’il le souhaite, même par demi-journée.
Les feuilles de paie, qui sont habituellement envoyées dans les temps aux employés, ont été exceptionnellement envoyées en retard pour la paie de janvier. D’une part en raison de la simplification du bulletin de paie liée aux dernières réformes législatives impliquant des complications pour la préparation des bulletins de paie. D’autre part une mise à jour sur la présentation des bulletins de paie pour mentionner les heures effectives accomplies. A ce titre, chaque salarié a reçu un courrier explicatif.
Les salaires, eux, ont été versés dans les temps à la date habituelle de paie.
Nous tenons à préciser que la société Eugen Systems respecte parfaitement les minimums de salaires pour l’ensemble des employés, et en tout état de cause a réalisé des régularisations lorsque cela était nécessaire.
Nous avons remarqué une erreur de mise à jour sur la fiche de paie de 2 salariés, qui sera bien évidemment corrigée sur la paie de février 2018.
Il n’y a aucune culture du crunch chez Eugen Systems. Il est arrivé une fois, en 2010 lors de la publication de RUSE, que la direction sollicite 3 employés afin de rester travailler une seule journée, un samedi : Cette journée de travail a permis de veiller à la stabilité des serveurs et au bon déroulé du lancement du jeu. Depuis, nous avons publié 5 jeux, et cela ne s’est jamais reproduit.
Enfin, la Direction s’attache à communiquer avec les représentants du personnel au cours des réunions, et des discussions internes sont actuellement en cours concernant la classification de certains employés. Elles se poursuivront jusqu’à ce qu’un accord soit trouvé.
Comme échangé avec les délégués du personnel lors de la réunion du mois de décembre 2017, Eugen Systems organise, à compter de la semaine prochaine, les entretiens annuel et professionnel des collaborateurs, ce qui permettra un temps d’échange avec chacun.
Merci de votre attention,
Eugen Systems
Le communiqué publié hier par Eugen Systems sur tous ses réseaux nous semble être une démonstration publique des raisons nous ayant menés à cette grève.
À l’heure actuelle la direction n’est toujours pas revenue vers nous, et préfère publier un démenti, lequel consiste, encore une fois, à nier certains faits, en ignorer d’autres, prétexter des erreurs et faire de creuses promesses.
Cela ne nous étonne pas, puisque la négation du problème est la réponse systématique de la direction depuis le début de nos tentatives de discussions.
On nous demande, une fois de plus, de faire confiance, et de bien vouloir attendre un peu pour régler les problèmes soulevés. Nous avons perdu confiance en notre employeur et en son cabinet de RH pour faire valoir nos intérêts, tous deux ayant démontré leur objectif à plusieurs reprises : ne pas avoir à appliquer nos droits, ne pas avoir à payer les salaires selon les règles en vigueur, diviser les salariés et réprimer toute contestation.
Tous les délais que nos interlocuteurs réclament depuis le début des discussions il y a quinze mois visent à gagner du temps, car si proposition il y a, il s’agira d’une explication permettant de ne pas avoir à payer ce qui nous est dû.
Le dernier argument en date, à savoir l’erreur de bonne foi, est tout bonnement inaudible, s’agissant de problèmes soulevés il y a plus d’un an de façon officielle, et qui sont présents dans l’entreprise depuis aussi longtemps que nous pouvons nous en souvenir. Ces problèmes étaient déjà présents tandis que l’entreprise n’avait aucun délégué du personnel pour les soulever.
La direction prétend faire un effort particulier dans la communication avec les représentants du personnel. Pourtant, il a fallu une lettre signée par la vaste majorité des employés au mois de novembre 2017 pour lui faire prendre en compte les remarques que ces délégués transmettent.
Les derniers entretiens individuels en date se sont déroulés sans trace écrite et ont été l’occasion de faire pression sur des salariés pour qui les minimas conventionnels n’étaient pas respectés afin qu’ils signent des avenants à leur désavantage. Par conséquent l’annonce de ces prochains entretiens ne nous rassure absolument pas.
Nous rappelons présentement les revendications pour lesquelles nous sommes entrés en grève. Nous réclamons une régularisation immédiate des points suivants :
- Minima conventionnels non appliqués
- Classifications (grades et coefficients) dues et non attribuées
- Primes de vacances non versées depuis de nombreuses années
- Non-respect des lois en vigueur sur le temps de travail
- Baisse de nos salaires bruts au moins de Janvier 2018 pour y intégrer les heures supplémentaires auparavant non déclarées, en tentant de faire passer cette action pour une rectification d’erreur de comptabilité alors que le problème a été signalé au printemps 2017 — cette baisse faisant au passage tomber certains salaires sous les minima conventionnels
- Rémunération intégrale de la période de grève
En outre, nous exigeons immédiatement que cessent les convocations en réunions individuelles d’employés grévistes pour les interroger sur ce sujet. Il s’agit d’une remise en cause du droit de grève, ce qui est intolérable.
De la même façon, la direction qui a explicitement fait savoir à certains collègues qu’elle identifiait les employés syndiqués comme ennemis avérés de l’entreprise assume par ce fait une position claire : la négation du droit des travailleurs à se syndiquer.
Enfin, nous tenons à remercier du fond du cœur les personnes qui participent à la caisse de grève organisée par le STJV, ainsi que celles et ceux qui font parvenir leurs messages de soutien par mail, twitter, facebook, forums, parole… Votre solidarité n’est pas passée inaperçue. Merci.
Les employés grévistes d’Eugen Systems
À l’heure actuelle la direction n’est toujours pas revenue vers nous, et préfère publier un démenti, lequel consiste, encore une fois, à nier certains faits, en ignorer d’autres, prétexter des erreurs et faire de creuses promesses.
Cela ne nous étonne pas, puisque la négation du problème est la réponse systématique de la direction depuis le début de nos tentatives de discussions.
On nous demande, une fois de plus, de faire confiance, et de bien vouloir attendre un peu pour régler les problèmes soulevés. Nous avons perdu confiance en notre employeur et en son cabinet de RH pour faire valoir nos intérêts, tous deux ayant démontré leur objectif à plusieurs reprises : ne pas avoir à appliquer nos droits, ne pas avoir à payer les salaires selon les règles en vigueur, diviser les salariés et réprimer toute contestation.
Tous les délais que nos interlocuteurs réclament depuis le début des discussions il y a quinze mois visent à gagner du temps, car si proposition il y a, il s’agira d’une explication permettant de ne pas avoir à payer ce qui nous est dû.
Le dernier argument en date, à savoir l’erreur de bonne foi, est tout bonnement inaudible, s’agissant de problèmes soulevés il y a plus d’un an de façon officielle, et qui sont présents dans l’entreprise depuis aussi longtemps que nous pouvons nous en souvenir. Ces problèmes étaient déjà présents tandis que l’entreprise n’avait aucun délégué du personnel pour les soulever.
La direction prétend faire un effort particulier dans la communication avec les représentants du personnel. Pourtant, il a fallu une lettre signée par la vaste majorité des employés au mois de novembre 2017 pour lui faire prendre en compte les remarques que ces délégués transmettent.
Les derniers entretiens individuels en date se sont déroulés sans trace écrite et ont été l’occasion de faire pression sur des salariés pour qui les minimas conventionnels n’étaient pas respectés afin qu’ils signent des avenants à leur désavantage. Par conséquent l’annonce de ces prochains entretiens ne nous rassure absolument pas.
Nous rappelons présentement les revendications pour lesquelles nous sommes entrés en grève. Nous réclamons une régularisation immédiate des points suivants :
- Minima conventionnels non appliqués
- Classifications (grades et coefficients) dues et non attribuées
- Primes de vacances non versées depuis de nombreuses années
- Non-respect des lois en vigueur sur le temps de travail
- Baisse de nos salaires bruts au moins de Janvier 2018 pour y intégrer les heures supplémentaires auparavant non déclarées, en tentant de faire passer cette action pour une rectification d’erreur de comptabilité alors que le problème a été signalé au printemps 2017 — cette baisse faisant au passage tomber certains salaires sous les minima conventionnels
- Rémunération intégrale de la période de grève
En outre, nous exigeons immédiatement que cessent les convocations en réunions individuelles d’employés grévistes pour les interroger sur ce sujet. Il s’agit d’une remise en cause du droit de grève, ce qui est intolérable.
De la même façon, la direction qui a explicitement fait savoir à certains collègues qu’elle identifiait les employés syndiqués comme ennemis avérés de l’entreprise assume par ce fait une position claire : la négation du droit des travailleurs à se syndiquer.
Enfin, nous tenons à remercier du fond du cœur les personnes qui participent à la caisse de grève organisée par le STJV, ainsi que celles et ceux qui font parvenir leurs messages de soutien par mail, twitter, facebook, forums, parole… Votre solidarité n’est pas passée inaperçue. Merci.
Les employés grévistes d’Eugen Systems
Il est nécessaire de rappeler que les conditions de travail en France, dans le domaine des jeux vidéo, semblent difficiles. Mediapart et Canard PC ont réalisé une enquête à ce sujet, dévoilant une facette inédite de cette industrie.
Finalement, la grève a suscité une réaction de Sébastien Leclerc, député LR du Calvados. Il a posé la question suivante à la Ministre du Travail, Muriel Pénicaud :
M. Sébastien Leclerc alerte Mme la ministre du travail sur la surenchère de revendications salariales qui s'observe actuellement dans l'industrie du jeu vidéo. Depuis le 14 février 2018, une quinzaine de salariés du studio Eugen Systems utilisent leur droit de grève pour contester des éléments de leurs contrats de travail. Sans se prononcer sur l'opportunité de ce conflit social, il lui fait remarquer qu'il s'agit quand même de la neuvième grève que connaît cette entreprise depuis le printemps 2016, les huit mouvements sociaux précédents se rattachant tous à une contestation plus large contre la politique sociale initiée par le Gouvernement. La grève qui a débuté le 14 février 2018 au sein de l'entreprise Eugen Systems semble, sous couvert de revendications liées à leur condition salariale, motivée par un positionnement politique de ces grévistes. Ce faisant, il lui fait remarquer que les services de l'État ont récemment validé la création d'un syndicat des travailleurs du jeu vidéo (STJV), entité dont les membres dirigeants ont pour la plupart un lien, présent ou passé, avec l'entreprise Eugen Systems. Il considère que si ce STJV a été enregistré sous la nomenclature des syndicats professionnels, il aurait été tout à fait possible de l'enregistrer également en tant que parti politique anarchiste tant l'objet poursuivi semble éloigné de celui des syndicats réformateurs qui fonctionnent normalement dans une majorité des entreprises de notre pays. Il regrette l'impact que ces mouvements ont sur l'activité de l'entreprise Eugen Systems, entreprise française indépendante, ayant fait ses preuves depuis vingt ans dans un secteur hautement concurrentiel et il lui demande quelles mesures elle compte prendre pour mettre fin à cette prise en otage de ladite société.
Une grève exceptionnelle pour cette industrie, mais qui donne un nouveau visage à la réalité de ce monde. On ne peut espérer qu'une amélioration de la situation.
Sources
3DVF
Le Monde
Mediapart